Pour celles et ceux qui suivent mon blog, vous connaissez sans doute Hubert WALENTIN. Il fait partie des ancêtres pour qui j'ai un attachement particulier. Vous comprendrez pourquoi en lisant les lignes qui suivent. Il m'était donc impossible de participer à ce ChallengeAZ sans lui écrire une lettre. C'est donc chose faite aujourd'hui, avec la lettre H.
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Vendredi 9 novembre 2018,
Mon cher Hubert,
Je vous écris comme si j'écrivais à un parent proche. Pourtant six générations nous séparent.
Hubert, je vous connais assez bien car j'ai retrouvé de nombreuses informations sur vous. Certes, les recherches n'ont pas été évidentes car les petits cailloux que vous aviez semés étaient bien cachés.
L’évènement qui m'a donné le plus de fil a retordre était sans nul doute votre date et lieu de décès. En fait, je n'avais rien, aucune piste, aucun acte de décès, aucune déclaration de succession... Rien. Même le cimetière de Vry ne pouvait me porter secours, puisque seule votre épouse y est enterrée.
Pourtant, en généalogie, il ne faut jamais désespérer car tout vient à point à qui sait attendre. On peut appeler cela chance ou sérendipité. Quoi qu'il en soit, c'est par hasard que je retrouve la trace du décès d'un certain Hubert VALENTIN, mort en mars 1873 à Laxou, dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Est-ce un homonyme ?
Rapidement, je tombe sur l'acte de décès correspondant. Non. C'est bien vous.
Hubert, la partie de cache-cache est terminée ! Je vous ai retrouvé.
Retrouvé oui, mais dans quel état ?
L'acte signale que vous êtes décédé à l'hôpital de Maréville. Je sursaute, mon cœur bat un peu plus fort... Maréville ? Mais c'est un hôpital d'aliéné... autrement dit, un asile de "fous".
En quelques instants, je passe de la joie à la peine. Ces sentiments que l'on a lorsque l'on apprend le retour d'un parent disparu, mais qui revient malade ou blessé.
Je ne veux pas en rester là. Je veux comprendre. Je m'obstine alors à chercher dans toutes les directions, suivre toutes les pistes possibles. Grâce à l'entraide, le cercle généalogique de la Meurthe-et-Moselle retrouve, non sans difficulté, votre dossier d'hospitalisation.
Hubert, vous déliriez.
Les notes du médecin général sont claires et sans appel: "Entré dans mon service le 14 de ce mois courant [novembre 1869] pour cause de folie caractérisée par des idées de grandeur, le nommé Valentin Jean Jacques Hubert continue à prétendre qu'il tient de Jésus-Christ, avec qui il aurait cheminé pendant plusieurs lieux, un grand pouvoir médical ".
Dortoir à Maréville (http://pboyer.fr/nancy-hier/) |
Je ne sais quoi penser. La principale question qui me vient à l'esprit est "Pourquoi?".
Que vous est-il arrivé ? Pourquoi et comment cela s'est-t'il produit ? Comment votre famille, votre épouse, vos enfants ont-ils vécu ces moments ? Je pense que je n'aurai jamais de réponses à mes interrogations.
Au début de l'année 1873, malade et amaigri, votre état dégénère. Vous partez le 2 mars 1873.
Hubert, je me laisse à croire que vous n'étiez finalement pas si "fou" que cela. Peut-être étiez-vous tout simplement incompris ?
Je garde en tout cas un immense respect pour vous ainsi qu'à tous mes aïeux, quel que soit leurs conditions, leurs actes ou leurs maladies.
Veuillez recevoir, mon cher Hubert, toute l'affection de votre descendant.
Sébastien
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Depuis cette découverte, je nomme affectueusement Hubert "mon fou". Pour celles et ceux qui souhaitent prolonger la lecture, vous pouvez lire notre rencontre que j'ai imaginée dans le cadre d'un #RDVAncestral.
Ne pas juger, c'est bien. Après, pour comprendre, c'est difficile après toutes ces années...
RépondreSupprimerOui effectivement. C'est toujours compliqué d'expliquer ou de comprendre des situations que l'on n'a pas vécu ou alors qui se sont passées dans des contextes que l'on ne connaît pas. J'espère peut-être un jour trouver d'autres documents...
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