samedi 6 avril 2013

F comme "Fassenottes"



Fassenottes... J'ai découvert ce terme en feuilletant les registres paroissiaux en ligne de la paroisse de Luttange. Inséré entre deux cahiers, un texte émanant de l'évêque de Metz, et écrit par le Sieur Henweiller, curé de Hestroff, décrit les travaux à effectuer dans l'église de Luttange. La fin parle de tout autre chose...

Procès verbal de visite de l’eglise paroissiale de
Luttange faite le 14 mars dernier par le Sieur Henweiller
Curé de Hestroff archipretre de Kédange nous avons
ordonné que l’on fera des degrés plus larges pour monter
au grand autel. Qu’on fera mettre dans la nouvelle sacristie
une table commode ou le pretre puisse prendre les habits
[…]
L’autel qui est sous l’invocation de st-nicolas et d’une manière
proportionée a celui qui est sous celle de la ste Vierge que
L’on fera aggrandir les deux jours de la nef vers la porte
de part et d’autre que les susdits reparations et fournitures
de feront incessamment et sans delay sous peine d’interdiction
de ladite eglise. Au surplus nous continuons a deffendre
Les danses publiques melées des deux sexes, la publication
des valentines ou fassenottes, les creignes ou veillées nocturnes
ou les garçons et les filles s’assemblent. Donné à Metz
en notre Palais Episcopal le 28 avril 1731

Registres paroissiaux en ligne de la paroisse de Luttange (9NUM 431ED1E3 1731/1749)

On retrouve ce même texte dans une ordonnance de M. de Saint-Simon, évêque de Metz, dans le cadre de la prescription de l’agrandissement de l’église paroissiale de Thionville en 1737 (Histoire de Thionville, de Guillaume Ferdinand Teissier).

Après quelques recherches, j’ai pu retrouver dans un livre numérique une explication  de ce qu’étaient les fassenottes (Le Charivari, de Jacques Le Goff, Jean Claude Schmitt). Les Fassenottes ou Valentines de déroulaient le dimanche des Brandons (premier dimanche de Carême). Il était ainsi de tradition de regrouper les jeunes garçons et jeunes filles pour les assembler en couples. Cette fête était l’occasion de danser de chanter. Sans doute, était-ce un prélude à quelques amourettes ou véritables histoires se terminant par un mariage…

Nul doute que le clergé devait voir d’un mauvais œil cette tradition où l’on favorisait la création de couples, les danses entre garçons et fille… voire plus si affinité ; et qui plus est, en période de Carême !

Il est toujours intéressant de retrouver ces témoignages qui nous rappellent que finalement, nos aïeux trouvaient l’occasion de se divertir et de s’amuser…

1 commentaire:

  1. Et ce challenge est l'occasion de nous instruire ! Merci et bonne fin de semaine.

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