#ChallengeAZ 2019 - Jet, Jerrican, Justice

Que faire avec un Jet, un Jerrican et une Justice ?

Initié par Sophie Boudarel de la Gazette des Ancêtres, le ChallengeAZ est devenu un rendez-vous annuel incontournable. Il propose aux généablogueurs de rédiger, chaque jour de novembre (sauf le dimanche), un article en suivant les lettres de l'alphabet. Pour ma quatrième participation, j'ai choisi de solliciter mes abonnés Twitter dans le cadre d'un défi estival devenu rapidement un concours de mots suivi par une cinquantaine de personnes. Merci à eux ! Au final, j'ai choisi pour chaque lettre trois mots qui devront me servir pour la rédaction des mes articles...

***

Il y a des jours du #ChallengeAZ où l'on aimerait sortir son joker. Quand je découvre les trois mots choisis, je me demande vraiment quelle idée j'avais dans la tête. JET, JERRICAN et JUSTICE... Pfiou...

Bon, il va falloir que je trouve une astuce pour raccrocher ces termes à ma généalogie.

Ça y est, j'ai mon idée.

Commençons par le JERRICAN. En pensant au Jerrican, j'imagine de suite le bidon que l'on remplit d'essence. Un récipient fort utile pour pouvoir transporter son carburant, que l'on soit en voiture ou à moto. La moto justement, elle me fait transporter dans les années 30. A cette époque, mon arrière-grand-père maternel, Pierre HOURTE, vivait au village de Vinsberg, en Moselle. Il avait épousé en seconde noce Clémence DUVAL qui était originaire de La Maxe. 

Mon aïeul possédait depuis 1928 une moto de marque Saroléa, de type 23P de 500 cm². Il en prenait soin car il l'a conservé pendant de très nombreuses années. 

Permis de circulation - Collection personnelle

La Saroléa type 23P - Source : https://cybermotorcycle.com/gallery/sarolea-1920s/Sarolea-1927-23P-500cc.htm

Conduire ce genre de véhicule ne devait pas être aisé et mon arrière-grand-père a eu plusieurs accidents, plus ou moins graves. En 1928, dans un courrier adressé à sa future épouse, il fait mention d'une chute à moto, mais sans gravité. 

En 1930, un accident beaucoup plus grave aurait pu être lourd de conséquences. Le journal Le Lorrain, numérisé et mis en ligne sur Limédia Kiosque, relate d'ailleurs l'accident survenu dans les rues de Metz.

Extrait du journal "Le Lorrain" du 11 juin 1930 (Limédia Kiosque)

Imaginez ma joie de trouver la trace d'un de mes ancêtres dans la presse (même si les faits relatés ne sont pas très joyeux !). 

Après quelques recherches, je retrouve un second article. En effet, cet accident devait passer devant la JUSTICE. Ainsi, un article du 30 juillet 1930, relate la suite de cette affaire. En effet, l'automobiliste qui avait renversé mon arrière-grand-père et son épouse a fait l'objet d'une condamnation suite à une audience au Tribunal Correctionnel de Metz du 28 juillet. 

La suite de mes recherches m'a conduit aux Archives Départementales de la Moselle pour retrouver le procès-verbal de cette audience. 

Très rapidement, je retrouve les documents correspondants sous la cote 53 U1/482. Celui-ci me donne les détails sur l'accident qui s'est déroulé le 9 juin 1930, à 19h.

Roulant visiblement trop à gauche, Raymonde Simonnet percuta une première moto pilotée par M. Albert Grosjean. A la suite de ce premier choc, la conductrice sembla perdre la maitrise de son véhicule et percuta plus violemment la moto de mon arrière-grand-père et de son épouse. Les deux malheureux furent rapidement mis à terre à un JET de plusieurs mètres du l'endroit du choc. Pierre Hourte eut la clavicule gauche fracturée et son épouse, Clémence Duval, fut blessée à la tête avec une forte commotion cérébrale. Elle fut hospitalisée pendant plus de 10 jours. 

Finalement, la conductrice fut condamnée à verser 1500 francs à mon arrière-grand-père.