vendredi 12 avril 2013

K comme "Kauffman ou Marchand ?"

Pour ceux qui ont des ancêtres en Moselle ou dans les zones frontalières du nord-est de la France, la plupart des patronymes ont des consonances germaniques. Il faut dire en effet que le département se situe au niveau d’une frontière linguistique, qui trouve son origine bien avant l’annexion de la Moselle par l’Allemagne en 1871, mais au cours des invasions à la fin de l’Empire Romain.

La langue parlée jusqu’à très récemment au nord de la Moselle était du Francique (proche de l’allemand, mais avec ses spécificités propres). Les patronymes du 18ème siècle ou d’aujourd’hui sont marqués par cette langue. La plupart de mes ancêtres maternels habitaient ainsi dans une zone située proche de la limite linguistique, et il est sans doute possible que certains étaient bilingues.

A une époque où la langue officielle du Royaume de France était le français, les curés rédigeaient les actes des registres paroissiaux en français (ou encore en latin). Aussi, il n’est pas rare que certains aient trouvé bon de traduire certains patronymes en français dans les actes. Pire même… certains curés retranscrivaient les patronymes, tantôt en francique, tantôt en français en fonction de leur humeur… Il en résulte quelque fois des petites épines généalogiques que l’on arrive à résoudre assez facilement. Voici ci-dessous quelques exemples retrouvés :

  • Müller / Meunier 
  • Wagner / Charron 
  • Braun / Brun ou Lebrun 
  • Junger/Lejeune 
  • Schumacher/Cordonnier 
  • Weber/Tisserant 
  • etc

Une épine qui m’a pris un peu plus de temps a été le patronyme SCHERER, que je n’avais pas traduit immédiatement. Je cherchais en effet les enfants du couple Jean SCHERER / Augustine DANY. Après quelques recherches, je retrouvais un acte de décès de Jean SCHERER habitant à Schell et décédé à Metzervisse. Il était alors âgé de 26 ans. Je retrouvais également un acte de mariage de son fils, mais pourtant aucune trace à Schell… Arès quelques recherches et finalement traduction (SCHERER = Tondeur), je retrouvais enfin un couple que j’avais mis de côté : Jean BARBIER / Christienne DANY qui avait un fils à Schell, et dont le prénom et la date de naissance concordaient avec le fils de Jean SCHERER / Augustine DANY. Je conclus alors qu’il s’agissait du même couple, et que le curé de la paroisse de Luttange avait pris le soin de traduire SCHERER en BARBIER…

Jean SCHERER / Jean BARBIER, deux noms, une seule personne (AD57 - 9NUM431ED1E3)

Une chose est donc à prendre en compte en généalogie. L’orthographe d’un patronyme ne veut pas dire grand-chose, puisqu’il s’agissait souvent d'une retranscription phonétique d’un nom parlé. Pour des régions frontalières, un autre point est à prendre en compte : un patronyme peut se trouver francisé (et inversement…).

3 commentaires:

  1. Bonsoir,
    En effet nous avons eu une idée proche pour cette lettre K ;-)
    Cet article est très intéressant. Je n'ai pas encore rencontré le cas de noms francisés concernant mes ancêtres mosellans. C'est une idée que je garde à l'esprit si je me retrouve bloquée dans mes recherches.
    Bonne soirée,
    Elise

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  2. Moi qui ait pourtant appris l'allemand, je ne connaissais pas la signification de Schumacher !
    Bonne journée

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  3. Kauffmann ma famille ! je suis en plein arbre genéalogique et j'ai la chance pour le moment de retrouver Kauffmann sur les actes, merci pour ces informations.

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