vendredi 30 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre Z écrite à Zoé, Zélie ou Zadig

Nous voici au dernier jour du #ChallengeAZ 2018 ! Les 26 lettres de l'alphabet ont été égrenées tout au long de ce mois de novembre et je vous voudrez vous remercier, chères lectrices et chers lecteurs pour vos commentaires, mentions et mots de sympathie.  

Aujourd'hui, ma lettre est un peu particulière puisqu'elle s'adresse aux générations futures et en particulier celle de mes arrières-petits-enfants.


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Vendredi 30 novembre 2018


Mes chers arrières-petits-enfants,
Nous sommes en 2018 et je vous écris d'un temps que vous ne pouvez pas connaître, celui où vos grand-parents sont encore des enfants. A cette heure, je n'ai aucune idée de vos prénoms. S'agit-il de Zoé, Zélie, Zadig, ou bien encore de Pierre, Gérard, Marie, Robert, comme vos ancêtres ? Je laisse le libre choix à vos parents !

Je souhaitais tout d'abord écrire cette lettre comme un passage de témoin, un trait d'union entre mes ancêtres, vos ancêtres, et vous, ma descendance. En effet, j'ai l'intime conviction que nous devons garder des liens très forts entre les générations et ainsi transmettre la mémoire de nos aïeux. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement, parce-que nous devons leur être reconnaissant. Pendant toute leur vie, ils n'ont eut de cesse de travailler, d'éduquer leurs enfants, de se divertir, de chanter, d'échanger, d'apprendre... de vivre.

Nous ne pouvons renier nos origines car ce sont elles qui nous ont façonnés, au travers de notre éducation, de nos coutumes ainsi que des petits détails qui font de nous des êtres uniques. Mes enfants, ne les oubliez pas, ne négligez pas vos racines.

Mes enfants, j'espère de tout mon cœur que vous vivez en paix, car il y a une chose qui me hante particulièrement : la guerre. Voyez-vous, mes deux grands-pères ont combattu pendant la seconde guerre mondiale. J'imagine que cette période vous semble très éloignée maintenant, et pourtant ! Mon grand-père paternel, mon pépé, a combattu dans l'armée française en 1939 et 1940 contre les allemands. Mon grand-père maternel, mon papi, a combattu sous l'uniforme allemand à partir de 1943, contre les français. Vous trouvez cette situation sordide ? Elle l'est. La guerre amène à des situations dramatiques où des frères peuvent se battre les uns contre les autres.

J'ai aussi l'espérance que vous vivez dans un monde nouveau où l'homme aura trouvé un juste équilibre entre ses modes de vie et de consommation et les ressources naturelles. Malheureusement, à l'heure où j'écris cette lettre, l'écologie semble être une préoccupation mineure par rapport aux autres enjeux. Les gouvernements et multinationales qui gouvernent notre planète ne jurent que par l'argent, le capital, les nouvelles technologies... Et l'Humanité dans tout cela ? Notre Humanité ? J'ose espérer que nos civilisations auront compris, et vous vivrez dans un climat apaisé.

Mes chers enfants, promettez-moi de garder au fond de votre cœur un message de paix et d'amour. Souvenez-vous que vos aïeux ont vécu de durs moments et que nous devons tous être acteurs d'un monde plus juste. Je l'espère en tout cas.

Vivez en paix et recevez toute ma bienveillance.


Votre arrière-grand-père, Sébastien

jeudi 29 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre Y écrite à Yvonne MARTHA, née HOURTE

En ce 29 novembre, le ChallengeAZ 2018 arrive à son terme ! Pour cette avant-dernière lettre, j'ai décidé d'écrire à Yvonne Hourte, une cousine de mon arrière-grand-père qui s'est a priori installée en Belgique. Je crois savoir que mon grand-père correspondait avec l'une de ses filles. Peut-être qu'un jour je pourrai retrouver la trace de cette famille et renouer le contact ?


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Jeudi 29 novembre 2018


Madame Martha, Yvonne,

Je me prénomme Sébastien et je suis l'un des descendants de vos grands-parents Pierre Hourte et Catherine Connerath. Nous sommes donc des cousins éloignés.

Vous êtes la fille ainée de Jean Hourte, banquier de Thionville, et donc la cousine de mon arrière-grand-père. 

Vous êtes née en 1894 à Thionville, ou plutôt Diedenhofen puisque la Moselle était annexée à l'Empire Allemand depuis 1871. Avec vos parents et vos deux jeunes sœurs, vous y avez passé toute, rue Castelnau. La guerre de 1914-1918 entrainera de sérieux bouleversements puisque vous devenez française à l'issue de ce conflit. C'est à la veille de vos 29 ans que vous vous mariez. Soucieux du devenir de ses filles, votre père prendra soin de choisir le meilleur parti. C'est ainsi que vous prenez pour époux Léon Martha, fils d'Ernest Martha, fabricant de tabac à Arlon.

D'après ma grande-tante, mon grand-père continuait de correspondre avec une cousine éloignée qui vivait en Belgique. Aujourd'hui, je suis persuadé qu'il s'agissait d'une de vos filles.

Après votre mariage, je perds toute trace de votre famille. Je sais simplement que vous avez eu au moins deux filles, Mady et Suzanne, et je suppose que vous vous êtes installés en Belgique. Mon idée semble être la bonne car je pense avoir retrouvé la trace d'une de vos filles dans l'historique du club d'escrime d'Arlon. On y apprend ainsi qu'une certaine "Mady Martha" faisait partie de l'équipe féminine. La date et le lieu semblent correspondre.

Je ne sais désormais vers quelle direction me tourner pour retrouver des traces de votre famille et peut-être renouer des contacts avec vos descendants, s'ils vivent encore aujourd'hui...

En attendant d'en savoir plus, je vous prie de recevoir, Yvonne, mes meilleures salutations.


Sébastien

Fabrique de tabacs et cigares Ernest Martha, place Didier, Arlon - facture du 17.4.1907 à G. Close (Collection: jmo)
Ernest Martha (1844 - 1911), marque de tabac NOLRA

mercredi 28 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 | Lettre X écrite à X, père inconnu de Louis-Joseph

Cette dernière semaine n'est pas aisée car les lettres du #ChallengeAZ nous donnent du fil à retordre ! Aujourd'hui, j'ai choisi d'écrire à monsieur X, père inconnu de Louis-Joseph WALENTIN, enfant né de sa relation avec Catherine VALENTIN.


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Mercredi 28 novembre 2018

Monsieur X,
Excusez-moi de vous appeler de cette manière, mais je ne sais pas qui se cache derrière le destinataire de cette lettre. Vous êtes le père de Louis-Joseph Walentin, mon aïeul à la septième génération, ce qui fait de vous, en toute logique, mon ancêtre à la huitième génération.

Voyez-vous, j'ai quelques idées sur votre véritable identité, mais les indices dont je dispose ne me permettent pas de vous reconnaître formellement. 

Mon premier sentiment se tourne vers Jacques Régulier, premier époux de Catherine Valentin. Dans ce cas, permettez-moi que je vous appelle Jacques, le temps de  ces quelques lignes. 

Imaginons votre histoire. Originaire de la paroisse d'Athée, près de Craon, vous vous installez à Lüe pour être domestique du Sieur Louis Jobal. C'est là que vous rencontrez Catherine, fille de Bernard Valentin, le Garde des Bois de ce lieu.Vous tombez tous les deux amoureux et de votre histoire nait un enfant, Louis-Joseph. Pourtant, le père de Catherine n'apprécie guère cette relation car il aurait sans doute préféré un meilleur parti pour sa fille. Le mariage était-il impossible ? Après la naissance d'un deuxième enfant né de père inconnu, vous épousez enfin Catherine. Mais cette histoire ne résistera pas longtemps. Lorsque la Révolution française éclate, vous devez quitter le pays avec votre maître. C'est le temps de l’émigration. Catherine doit divorcer afin de sauver sa tête et sa famille. C'est la Terreur.  Bien des années plus tard, à votre retour, et malgré un remariage de Catherine, vous vous retrouvez et vous vous installer à nouveau tous les deux dans une petite maison des Étangs.

Cette hypothèse est fortement envisageable car après votre décès, il est signalé que Louis-Joseph Walentin est votre propre fils. Pourtant, j'ai encore quelques doutes...

Mon deuxième sentiment se tourne vers Joseph François Louis de Jobal, propriétaire du château et des terres de Lüe. Dans ce cas, Sieur Jobal, puis-je imaginer que vous vous seriez épris pour la jeune Catherine Valentin, fille de votre Garde des Bois ? Un indice semble aller dans ce sens. A la naissance de ses deux enfants naturels, Catherine décide de les appeler tout les deux Louis-Joseph et Joseph. Le prénom Joseph revient donc à chaque fois. Était-ce là une façon de signifier de manière détournée votre identité ?

Quoi qu'il en soit, je ne sais pour l'instant avec exactitude qui vous êtes, cher monsieur X. Je resterai donc pendant très longtemps dans le doute, à moins que de nouveaux éléments viennent me donner de nouveaux indices...

En attendant, chez monsieur X, veuillez recevoir les salutations de votre lointain descendant !


Sébastien




mardi 27 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre W écrite à WALENTIN Louis-Joseph

La famille Valentin aura eu la bonne idée de modifier l'orthographe du patronyme en changeant le V par un W, ce qui me permet aujourd'hui de continuer sur ma lancée en écrivant ma lettre du #ChallengeAZ 2018 à Louis-Joseph WALENTIN, fils de Catherine VALENTIN pour qui j'ai écris ma missive d'hier.

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Mardi 27 novembre 2018

Louis-Joseph,

J'ai écris hier à votre chère mère pour qui j'ai beaucoup d'affection. Je sais que sa vie n'a pas été facile et qu'elle a été confrontée à bon nombre de soucis. J'espère en tout cas qu'elle a pu profiter des moments joyeux.

Tout comme votre mère, votre existence a été façonnée par le déroulement de l'histoire. Vous êtes né à la veille de la Révolution française, en août 1788. Votre maman, célibataire, vivait encore avec ses parents dans une maison du domaine du Lüe, situé dans la paroisse de Hayes.Vous êtes encore un petit enfant lorsqu'elle se marie avec Jacques Régulier, domestique du comte de Jobal. Pourtant, cet équilibre familial reste précaire puisque Jacques doit émigrer avec son maître aux pires moment de la Révolution. Votre mère est contrainte de divorcer d'avec son époux et la situation devient difficile. Heureusement, toute la famille est accueillie chez votre oncle à Pontigny.

Malgré ces circonstances misérables, vous suivez une éducation qui vous permettra d'apprendre à écrire. Je suis toujours admiratif de votre signature qui montre votre maîtrise de l'écriture. Votre parrain, Louis Valentin, maître d'école à Servigny, n'y est sans doute pas pour rien.



Après le retour de Jacques Régulier, le noyau familial se reforme pour habiter dans une petite maison située dans la rue principale de la commune des Étangs. Il y avait votre mère, Jacques Régulier, votre frère cadet Jean-Jacques Régulier, et votre petite sœur, Marguerite Gasner, née du second mariage de votre mère avec Nicolas Gasner.

Seulement, quelques années plus tard, vous êtes convoqués. C'est l'heure de la conscription. La Grande Armée a besoin d'hommes car les guerres se suivent et demandent des contingents de plus en plus importants. Au jeu du hasard, vous tirez malheureusement le mauvais numéro.

En juin 1807, vous quittez votre mère pour partir, loin. C'est d'abord Ostende, dans le département de la Lys, où vous suivez votre instruction militaire au sein du 13ème Régiment d'Infanterie Légère.

Je disais que votre vie a été façonnée par l'histoire. Effectivement, à la fin de l'année 1807, l'engagement de la France dans les affaires de la péninsule Ibérique déclenche la guerre d'Espagne. C'est un conflit brutal qui s'étalera sur plus de six ans, et qui affaiblira irrémédiablement l'Empire. 

C'est à ce moment que votre bataillon entre dans la formation du 13ème régiment provisoire qui sera ensuite rattaché au 119ème régiment de ligne. Vous partez au combat sur le territoire espagnole.

Les combats s'enchaînent. Vous échappez aux blessures, à la fièvre dysentérique, mais aussi à la mort. Chaque semaine, on compte de plus en plus de blessés, de malades et de décès. Parmi eux, il y avait des compagnons d'arme, mais aussi des amis car c'est tout votre groupe de jeunes conscrits de juin 1807 qui se retrouve dans le 119ème régiment de ligne.

Medina-del-Rio-Seco, Burgos, Saragosse, Avila...

Et puis il y a ce jour du 3 juin 1811, à Astorga. Lors de combats, vous êtes atteint par un coup de fusil à l'avant-bras droit, fracturant le radius. Vous êtes rapatrié à Dax pour être soigné. Malgré les soins, la balle ne peut être extraite. Vous êtes congédié en vous pouvez rentrer au pays, après 4 ans d'absence.

Pendant ce temps, la vie s'était écoulée. Votre mère et Jacques Régulier sont partis rejoindre le bon Dieu. Vous retrouvez alors votre frère et votre sœur, un moment sans doute mêlé d'émotions de joie et de tristesse.

Vous vous marierez ensuite avec Catherine BERARD pour fonder une famille, votre famille. Vous vivrez alors simplement grâce à votre emploi de manœuvre et la pension de 150 francs annuelle que vous recevrez en tant que soldat retraité.

Louis-Joseph, je ne sais pas si je dois vous le demander directement. Pourtant, il me reste une question aujourd'hui sans réponse. Malgré mes recherches et les indices en ma possession, je ne sais toujours pas qui est votre père. Peut-être ne le savez-vous pas vous-même ?

Veuillez recevoir en tout cas, mon chez Louis-Joseph, toute l'affection d'un lointain descendant.

Sébastien

lundi 26 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre V écrite à VALENTIN Catherine


Le #ChallengeAZ 2018 arrive dans sa dernière semaine. Depuis début novembre, les lettres écrites à mes aïeux et collatéraux m'ont permis de mettre par écrit des interrogations, des doutes mais également des sentiments. Je vous remercie en tout cas, fidèles lecteurs, pour l'ensemble de vos marques de sympathies, commentaires et partages qui m'ont touchés.

Ma lettre d'aujourd'hui est destinée à Catherine VALENTIN, mon aïeule pour qui j'ai consacré tout un projet de recherche au début de l'année 2018 (#Projet3Mois). Pour ceux qui me suivent déjà, vous savez que son histoire me tient particulièrement à cœur...


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Lundi 26 novembre 2018


Ma chère Catherine,
En écrivant ces mots, je ressens une profonde émotion teintée de tendresse, de respect mais aussi de tristesse. En réalité, même si nous sommes séparés de huit générations, je me sens très proche de vous, au point d'avoir l'impression de vous avoir connu.

Durant ces derniers mois, vous avez accompagné mes longues soirées pendant lesquelles j'essayais de retrouver les traces de votre vie. Et pour cause ! Vous concentriez une très grande partie de mes interrogations généalogiques. Alors, j'ai commencé à mieux vous connaître : les circonstances de votre naissance, la venue au monde de vos enfants naturels, votre mariage avec Jacques Régulier, les vicissitudes de la révolution, votre divorce, vos joies et surtout vos peines. 

Catherine, j'ai été particulièrement touché par votre histoire car la mauvaise fortune ne vous a pas épargnée.

Votre destin est intimement lié à celui de Jacques Régulier, votre premier mari. Je crois très sincèrement que vous vous aimiez. Certes, je n'en ai aucune preuve et pourtant ! Peu après votre mariage en 1791, vous êtes contrainte de divorcer d'avec lui car il a du émigrer pendant la Terreur avec Sieur Louis Jobal, son employeur. Votre vie en est alors bouleversée. Vous devez élever seule vos deux enfants : Louis Joseph et Jean-Jacques. Heureusement, votre sœur Marie et son époux vous accueillent et vous soutiennent. En 1801, vous attendez un nouvel enfant. Devant cette situation, vous vous mariez avec Nicolas Gasner, maçon de Courcelles-Chaussy, veuf, et sans doute ami de la famille. Était-il vraiment le père ? Catherine, permettez-moi d'en douter. J'ai le sentiment qu'il s'agit en fait de Jacques, revenu d'émigration et dont la présence est à ce moment totalement clandestine. Le mariage doit alors éliminer tout soupçon.

Catherine, je me sens si proche de vous. Ces derniers mois, mes recherches m'ont amené à retracer le fil de votre existence et à comprendre le contexte si particulier dans lequel vous avez vécu. Je connais beaucoup de choses sur vous mais finalement, que sais-je vraiment ? J'ai l'impression de vous connaître et pourtant, nos regards ne se sont jamais croisés. Nos regards sans doute, mais nos âmes et nos cœurs ?

Je ne sais pas si nous pouvons ressentir, nous vivants, les signes d'une présence et d'une bienveillance de nos aïeux. Pourtant, lorsque je suis passé dernièrement à Lüe et aux Etangs, j'ai eu une sensation très étrange, comme si je ressentais un lien très fort, au plus profond de mon être. J'en fus bouleversé. Peut-être qu'à ce moment précis, nos cœurs et nos âmes se sont croisés.

Catherine, j'ai été particulièrement ému lorsque j'ai retrouvé l'inventaire après décès de la maison que vous occupiez avec Jacques à la fin de votre vie. J'y ai appris que vous étiez tous deux malades et que votre situation financière n'était pas des plus confortables. Émotion et tristesse d'autant plus fortes que l'ensemble de vos biens ont du être vendus aux plus offrants pour pouvoir payer vos dettes : toute une vie éparpillée en quelques heures... 
Catherine, je voulais au travers de cette lettre vous rendre hommage et vous sortir de l'oubli. Toute votre existence, vous n'avez eu de cesse de vous battre pour votre vie, celle de vos enfants, et j'imagine pour vos idées.

Puissiez-vous Catherine recevoir, au travers de ces mots, la marque de mes sentiments et de mon amour filial. 


Sébastien
Le Château de Lüe à côté duquel a vécu Catherine VALENTIN (Source : Delcampe)

samedi 24 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre U écrite à un être Unicellulaire, LUCA

C'est aujourd'hui la lettre U du  #ChallengeAZ 2018. Au départ, j'étais peu inspiré... mais j'ai trouvé un aïeul très particulier à qui je pouvais écrire ma lettre du jour : un être Unicellulaire prénommé LUCA. Nous sommes ici aux origines de nos arbres généalogiques.


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Samedi 24 novembre 2018

Cher LUCA,

Permettez-mois d'abord que je me présente. Je m'appelle Sébastien et je suis l'un de vos (très) nombreux descendants. Rendez-vous compte : 3,8 milliards d'années nous séparent ! Cela fait beaucoup de générations (je n'arriverais même pas à vous donner un numéro Sosa!).

Vous vous appelez LUCA. C'est un acronyme issu de l'anglais (Last Universal Common Ancestor) que je trouve beaucoup plus élégant que la traduction française "DACU", pour dernier ancêtre commun universel. Bon... Restons donc avec LUCA.

Vous viviez à une époque où le climat était très différent de celui d'aujourd'hui. La température moyenne ? Je dirais entre 40 et 85 °C selon les sources. Certes, le soleil avait une puissance plus faible qu'actuellement, mais l'atmosphère était chargée en CO2, en azote et aussi sans doute en méthane. Cela fait beaucoup de gaz à effet de serre ! Voyez-vous, avec 15°C,  la température moyenne de la Terre s'est considérablement rafraichie... Je sais, ce n'est pas un temps à mettre un LUCA dehors.

Figurez-vous que l'on retrouve aujourd'hui votre arbre généalogique descendant dans de nombreux ouvrages et publications. Une bien belle famille me direz-vous ! Oui effectivement. Par contre, avec le temps, de nombreuses branches se sont éteintes. C'est triste, mais bon, entre-nous, je ne regrette pas que la branche des dinosaures ait disparu !

Arbre simplifié descendant de LUCA - source https://www.schoolmouv.fr
A quoi ressembliez-vous ? Si j'en crois les scientifiques, vous étiez une "cellule assez complexe", capable de vous reproduire. Vous aviez un génome de quelques centaines de gènes, mais c'était assez suffisant pour vivre à cette époque ! (personnellement j'en ai environ 20 000). D'après un chercheur, William Martin, vous étiez un être autotrophe, anaérobique, thermophile, dépendant du dihydrogène et du CO2 avec une voie réductrice de l'acétyl-coenzyme A et pouvant fixer le diazote !
Rien que cela ! Voyez-vous, je ne sais pas si j'en sais autant sur mon arrière-grand-oncle Jean !

Quoi qu'il en soit, LUCA, je pense que pouvez être fier de vous car vous êtes à l'origine de l'ensemble des formes de vie sur Terre et rien que pour cela je vous en félicite ! A nous maintenant de prendre le relais et de faire que la vie puisse continuer à prospérer !

Votre très lointain descendant, Sébastien

vendredi 23 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre T écrite à Thérèse BERNARD

Le vingtième jour du #ChallengeAZ 2018 ! Aujourd'hui, ma lettre est adressée à Thérèse BERNARD, ma sosa 255. Vous allez voir qu'elle m'a posée (et me pose encore) beaucoup de questions... Un puzzle avec plein de pièces, dont certaines manquantes, et d'autres qui ne correspondantes pas...

 

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Jeudi 23 novembre 2018


Thérèse,
Je me nomme Sébastien et je suis l'un de vos nombreux descendants. Sept générations nous séparent et, en particulier, vous faites partie de ma lignée maternelle que l'on appelle cognatique. Oh j'imagine que vous n'aviez jamais entendu ce mot auparavant ! J'ai fait pour vous cet arbre ascendant simplifié pour que vous puissiez mieux voir notre lien de parenté.



Thérèse, je dois avouer que vous m'avez donné quelques difficultés dans mes recherches, étant dans l'impossibilité de retrouver vos origines, ainsi que celles de votre époux, Nicolas ARNOULT.

Ce n'est que très récemment que j'ai pu consulter les actes de mariage de votre fille Catherine: avec François Vaillant en 1832 et avec Antoine Harter (mon aïeul), en 1836. Il y avait là une information des plus capitales. J'ai appris avec tristesse que vous étiez décédé en 1817, à l'âge de seulement 46 ans en laissant votre fille, Catherine, orpheline, qui n'avait que 5 ans. Je dis orpheline car le père de votre enfant n'a vraisemblablement pas voulu (ou pu) s'en occuper. Il est ainsi dit qu'elle avait été élevée à la charge de l'Hospice Saint-Nicolas de Metz, alors que son père était toujours vivant...

Vous concernant, je n'ai retrouvé aucun acte de mariage avec ce Nicolas Arnoult, ce qui rendait la tâche de la recherche de vos parents des plus compliquées ! Je devais donc consulter votre acte de décès.  Pourtant, même si je l'ai retrouvé, il y avait quelque chose qui n'allait pas: vous étiez dites mariée avec Nicolas MATHIEU, en son vivant chapelier (et non Nicolas ARNOULT, forgeron). Était-ce une erreur ? Pourtant votre âge correspondait.

Ensuite, j'ai pour ainsi dire des pièces de puzzle... J'ai pu retrouver votre supposé acte de mariage avec Nicolas Mathieu le cinq pluviôse de l'An 3 de la république française (soit le 24 janvier 1795) à Moyeuvre-Grande. Certes, les parents sont cités. Mais s'agit-il vraiment de vous ?

Et ensuite ? Que s'est-il passé ? Étant supposé que  vous aviez été marié avec Nicolas Mathieu, puis Nicolas Arnoult. Qu'est-il arrivé à votre premier époux ? Je n'ai retrouvé aucun acte de décès. Aviez-vous eu d'autres enfants ? Pourquoi votre second mari a t'il abandonné votre fille Catherine ?

Vous voyez, j'ai beaucoup de questions et peu de certitudes vous concernant. Je ne sais pour l'heure vers quelle source me tourner pour retrouver des preuves, des informations... c'est à dire vous retrouver.

En attendant, veuillez recevoir, Thérèse, toute l'affection d'un de vos descendants.


Sébastien

jeudi 22 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre S écrite à SCHWEITZER Johan, aux confins de ma généalogie

Le #ChallengeAZ 2018 continue et nous arrivons tout doucement à la fin de ce formidable rendez-vous annuel qui permet de partager et de découvrir des articles passionnants et étonnants pour certains. Aujourd'hui, ma lettre est destinée à une personne particulière de ma généalogie puisqu'il s'agit de mon plus ancien ancêtre connu. Il s'agit de Johan (der) Schweitzer, également appelé Johan le Suisse. Il aurait vécu dans la première moitié du 16ème siècle dans la prévôté de Thionville et correspond à mon sosa 113 520 (soit 17 générations...).

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Jeudi, 22 novembre 2018

Sieur Johan des Schweitzer,

Je suis très honoré de vous écrire cette missive car vous avez un rôle particulier dans ma généalogie : vous êtes mon plus vieil ancêtre connu. Imaginez ! Dix-sept générations nous séparent et nos vies sont séparées de près de 500 ans.

Si j'en crois les arbres généalogiques existants, vous seriez né vers 1510 et décédé après 1576. Vous seriez ainsi le plus ancien des Schweitzer connu dans la Prévôté de Thionville. Ainsi, au dénombrement des feux du Duché du Luxembourg de 1570, vous êtes cités comme échevin de la paroisse de Bueffingen (Beuvange-sous-Saint-Michel). Vous y êtes nommés "le Suisse" : ce terme ne laisse guère de doute sur vos origines géographiques.

J'affirme tout cela mais je n'ai aucune preuve de mes dires... et d'ailleurs, j'ai quelques doutes. Et pour cause ! D'autres sources mentionnent l'arrivée de votre famille dans la Prévôté après la guerre de Trente Ans... soit bien après 1570.

Qui croire alors ? Avec tout cela, vous me mettez dans l'embarras... 

Oh ! Je sais bien que vous ne me serez d'aucune aide... Peut-être souhaitez-vous rester inaccessible, demeurer dans les profondeurs de l'histoire... Mais non. Ce petit jeu de cache-cache a assez duré ! Vous pouvez ricaner ! C'est à moi maintenant de poursuivre les recherches, retrouvez des actes, remonter aux sources des informations... Je conçois que la tâche est ardue, car les documents qui subsistent de votre époque sont de plus en plus rares... 

En attendant de vous connaître, veuillez recevoir, Johan, mes plus sincères salutations.

Sébastien


La prévôté de Thionville, délimitée en rouge, reproduite sur une carte de 1705 intitulée : Le Duché de Luxembourg divisé en Quartier Walon et Allemand dans chacun desquels sont diviséz, les Seigneuries, Prevostés et Comtés. Le Duché de Bouillon, le Comté de Namur et le Pays entre Sambre et Meuse. - Domaine public


mercredi 21 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre R comme Réponse inattendue

#ChallengeAZ 2018, Lettre R.
Voyez-vous chères lectrices et chers lecteurs, il peut arriver que des lettres transmises à des collatéraux et ancêtres ne restent sans réponse. En voici la preuve ;)




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Mercredi 21 novembre 2018,


Mon fils,

Je vous écris du très-haut, de là-même où j'ai reçu votre lettre. Vous disiez que les voies du Seigneurs sont impénétrables ? Détrompez-vous mon cher !

La lecture de votre texte m'a beaucoup amusé et j'avoue m'être reconnu dans la description que vous faisiez de moi. Oui, vous avez raison. J'ai été l'instigateur de l'arrivée de nombreuses familles dans le comté de Bitche, et notamment de mes neveux et nièces. J'ai été très heureux d'apprendre que les BECKERICH ont prospéré dans tout le royaume et dans les pays estrangers! Me voilà donc rassuré et je trouve que finalement, mes agissements ont eu du bon !

Par contre, je m'inscris en faux devant vos dires selon lesquels j'avais beaucoup plus la foi en l'argent qu'à notre Père. Oui, certes, je me suis enrichi, mais c'était pour le bien de mes paroissiens ! Comprenez : ils étaient sans le sou, ne pouvez vivre de manière décente. Il y avait des défrichements à réaliser, des maisons à reconstruire...  Il fallait que je les aide. Mais moi, avez-vous pensé à moi ? Imaginez donc! Moi, pauvre prêtre de campagne, déraciné de son pays natal ! Je ne pouvais faire don des quelques livres tournois en ma possession qui me permettaient de vivre ! Je n'aurais pas pu apporter la bonne nouvelle sans argent. Il fallait donc que je puisse prêter sans être pris au dépourvu! Comprenez-vous ? Mon fils, qu'auriez-vous fait à ma place ?

Je me trouve en tout cas très honoré d'apprendre que mon nom a traversé les siècles et des siècles et, est parvenu jusqu'à vous. C'est pour cela que je vous pardonne pour les quelques mots un peu abruptes que vous avez écrits. Un pardon qui a une grande valeur, puisqu'il est donné par un homme d’Église !

Sachez en tout cas, mon fils, que vos lettres sont parvenues et parviennent encore aux personnes qui vous sont chères et à qui vous avez transmis vos mots et sentiments. Soyez-en rassuré. Cependant, n'attendez-pas nécessairement des réponses immédiates et laissez vous porter par vos instincts et votre cœur. Sans doute réussirez-vous à ressentir la relation profonde et spirituelle qui vous lie à eux.

Pour l'heure, mon fils, saluez votre famille, ainsi que votre cousine Catherine dont vous m'avez parlé.

Allez en paix.


Père Dominique Gungler

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Vous pouvez retrouver ma lettre au père Dominique Gungler ici

mardi 20 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre Q écrite à Querton Sébastien

Nous sommes à la 17ème journée du #ChallengeAZ (si je ne me trompe pas!). Aujourd'hui, je vous propose une courte lettre écrite à Sébastien QUERTON. Il s'agit de mon sosa 3850... donc mon ancêtre à la 11ème génération. Sébastien est l'arrière-grand-père de Catherine VALENTIN une de mes aïeules qui me tient particulièrement à cœur et pour qui j'ai déjà rédigé de nombreux articles...

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Mardi 20 novembre 2018,

Sieur Sébastien Querton

Vous ne vous doutez sans doute pas que le rédacteur de cette lettre est un lointain descendant. Lorsque je dis lointain descendant, je ne vous mens pas puisque onze générations nous séparent. Imaginez : 320 ans de différence d'âge !

Vous êtes nés dans les années 1660 et vous êtes le fils d'Anthoine Querton (ou Kerton, Cœurton, ou Curton, ou Kertzen...). Le lieux et la date exacte de naissance, je ne les connais pas. Votre mère, je ne la connais pas non plus... Il faut dire que les curés étaient peu loquaces dans les registres paroissiaux à votre époque...

Vous vous êtes marié avec Marguerite Jacob en 1688 et vous aurez au moins six enfants. Parmi eux,  il y a Marie, votre benjamine, qui épousera Nicolas Valentin en 1724. Ce sont mes ancêtres. Vous ne verrez malheureusement pas ce mariage car vous avez quitté ce monde début juin 1715 à l'âge de 55 ans (votre père décédera deux mois plus tard à l'âge vénérable de 92 ans!).


Je vous écris cette lettre car je me pose une question depuis plusieurs années au sujet de votre famille. Je trouve la trace de vos propres aïeux dans les paroisses de Fameck et Beuvange (Richemont) dans les années 1660/1670. Pourtant, et comme c'est le cas pour certains de mes autres ancêtres, je me demande si vous n'êtes finalement pas originaire d'une toute autre région... Votre famille ne s'est-elle pas installée dans le Bailliage de Thionville dans les années 1650 pour repeupler le territoire meurtri par la guerre de Trente Ans (ou des Craoates si vous préférez) ? Êtes-vous originaire du Hainaut ?

Je ne sais pas si vous me répondrez un jour directement, mais je suis ouvert, Sieur Sébastien Querton, à tout indice que vous pourriez me transmettre, et peu m'importe la voie que vous emprunterez !

En attendant, veuillez recevoir les salutations d'un lointain descendant.

Sébastien


Cartes des Naudins (1728 à 1739)

lundi 19 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre P écrite à Papa

Nous voici à la quatrième semaine du #ChallengeAZ 2018. Aujourd'hui, je continue l'envoi de mes lettres à mes aïeux et collatéraux avec une missive écrite à mon Papa.


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Lundi 19 novembre 2019

Mon cher Papa,

C'est la première fois que je t'écris personnellement, à part les quelques cartes de fête des pères et mes mots d'enfants griffonnés sur des feuilles de papier.

Le 21 janvier prochain, cela fera 25 ans que tu es parti. Cela me semble si proche et si loin en même temps... Je me souviens des derniers mois de ta maladie. Tu étais très affaibli et nous venions te voir avec ma sœur et la mémé. Durant l'hiver, tu n'espérais qu'une chose : revoir le printemps. Malheureusement, le cancer aura le dernier mot et tu t'éteindra dans ta chambre d'hôpital.

Depuis vingt-cinq ans, mes souvenirs se sont peu à peu atténués, mais j'essaie de garder l'essentiel : le son de ta voix, ton rire, ton image... Il m'est arrivé il y a quelques années une expérience qui m'a bouleversé, sans doute es-tu au courant, puisque j'ai eu l'impression que tu étais avec moi l'espace d'un instant. C'était lors d'une balade en forêt, j'étais seul. Lorsque le vent souffla, je sentis une odeur... un odeur qui ne m'étais pas inconnue. Étrange réminiscence venue du plus profond de ma mémoire. C'était ton odeur et sur le coup, je fus bouleversé car je sentais ta présence, aussi fugace soit-elle.

Les souvenirs, je les ai retrouvé également au décès de "la mémé", ta maman. Dans sa grande maison, elle avait pieusement conservé quelques objets qui t'appartenaient et qui nous étaient destinés, ma sœur et moi. Quelle émotion lorsque j'ai retrouvé tes anciens papiers : carte d'identité, diplômes, livret de famille... Il y avait aussi une centaine de diapositives que j'ai pu aujourd'hui scanner et mettre en photo : des photos de famille, d'amis... Voici une photo de toi lorsque tu étais jeune :



Et enfin, il y avait ton classeur de généalogie car, oui, tu avais entamé la réalisation de ton arbre généalogique, celui que nous partageons aujourd'hui tous les deux.

Tu avais réalisé à cette époque un sacré travail, une véritable enquête car dans les années 1990, on ne faisait pas la généalogie comme aujourd'hui : courriers manuscrits, appels téléphoniques et bien évidemment recherches aux archives départementales et communales. J'ai retrouvé notamment des copies de courriers que tu avais envoyés à un certain Adolphe Gambs de Rimling qui semblait bien connaître l'histoire des BECKERICH.

En fait, c'est grâce à toi que je me suis intéressé à la généalogie, grâce à tous les documents que j'avais récupérés et qui me racontaient l'histoire de tes parents. Le virus m'a pris rapidement et j'ai débuté les recherches généalogiques de la famille de la maman. Finalement, si je passe aujourd'hui une grande partie de mon temps libre dans ces recherches familiales et historiques, c'est grâce à toi. Et pour cela, je voulais te remercier. 

Papa, j'ai tellement de choses à te dire et à te raconter ! Tu vois, je suis aussi papa de deux beaux enfants... mais peut-être que tu le sais déjà ? 

Papa, une idée me traverse l'esprit. Je crois que je vais bientôt prendre la plume pour écrire tous les instants que nous avons passés ensemble, car à mesure que le temps passe, certains souvenirs s'effacent.

En attendant de te rencontrer par l'évocation de ces moments, je t'embrasse bien fort mon cher Papa.

Sébastien


samedi 17 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre O écrite à Oswalt RICHARD, remise en main propre lors d'un #RDVAncestral

En ce troisième samedi du mois de novembre 2018, deux challenges s'entrechoquent : le #ChallengeAZ et le #RDVAncestral. Quoi de mieux alors que de relever ces deux challenges en un seul article ?

***

Je m’assoie confortablement dans mon fauteuil. Le train en direction de Bruxelles-Midi va partir. La rame du TGV démarre lentement puis accélère pour atteindre sa vitesse maximale. A la fenêtre, je vois défiler les paysages provençaux que je n’ai pas eu le temps d’apprécier durant mon déplacement professionnel. Ce sera pour une autre fois!

Pour la lettre O du ChallengeAZ, j’avais décidé d’écrire ma lettre à Oswalt RICHARD. Il est mon ancêtre à la 11ème génération et mon sosa 3204. Je commence à écrire…

***
 

Samedi 17 novembre 2018, 

Oswalt, 

Je vous écris d’un temps que vous ne connaissez pas, celui qui voit naître encore aujourd’hui vos nombreux descendants. Je vous écris de l’année 2018 et je suis l'un d'entre-eux. Voyez-vous, 11 générations nous séparent. 

Je ne connais que très peu de choses sur votre vie car vous avez vécu à une période où les documents d’archives se font de plus en plus rares. Et en effet : les registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Luttange ne remontent pas au-delà de 1670. Je ne connais pas votre date de mariage, ni-même celui de votre naissance... entre 1620 et 1630 sans doute… Ce qui vous fait voir le jour au moment du début de la guerre de Trente Ans, celle que vous connaissez sous le nom de guerre des Croates (ou Crawates).

… 

***

Je suis en pleine écriture de ma missive quand, sans comprendre ce qu’il se passe, je me sens soudain projeté dans un autre lieu, un autre temps, une feuille de papier à la main. Sur le moment, je n’arrive pas à comprendre ce qu’il m’arrive.

Après quelques secondes, Je reprends mes esprits. Devant moi, se dresse fièrement un château à côté duquel se trouve une église dont le clocher ressemble à une tour de garde. Sans hésiter, je reconnais immédiatement les lieux. Je suis à Luttange, le village d’une partie de mes ancêtres maternels.

L'ancienne église de Luttange, aujourd'hui disparue, d'après Migette (AD57 - 116J1)
Je crois que nous sommes un matin, au début de l’été ; vous savez, ces matins où la fraîcheur est bien vite balayée par le souffle doux d’un vent léger. Je me sens bien. Mais très vite, mon état de rêverie dans lequel je suis est stoppé net par le tintement de la cloche de l’église. Ce doit être l’heure de la messe.

Autour de moi, les villageois sortent de leurs maisons et arrivent aussi des chemins depuis la campagne. Parmi eux, un vieux monsieur marche vers moi, lentement. Il est accompagné d’un homme d’une quarantaine d’années, peut-être son fils et d’une dame qui semble être son épouse. Les laissant entrer dans l’église, il s’avance seul vers moi et m’adresse la parole d’une voix certes un peu tremblante, mais forte :
« Bonjour monsieur, je suis Oswalt RICHARD. On m’a dit que vous aviez une lettre pour moi ? ».
Je comprends alors. Ce nouveau Rendez-Vous Ancestral me donne l'occasion de remettre en main propre ma lettre à son destinataire !
"- Oswalt, je suis heureux de vous rencontrer. Comment saviez-vous que je viendrais à votre rencontre ?
- Vous savez monsieur, dit-il en esquissant un sourire, à mon âge, on a des intuitions et les rêves nous apportent certains présages".
Je lui remets alors mon papier et il me remercie.
"- Vous savez, j’ai eu beaucoup de chances. Je suis né alors que la guerre des Crawates n’était pas terminée... il y avait aussi la peste. Nos terres n'étaient que désolation. Beaucoup d'amis de mes parents n’ont pas survécu.
- Justement, je me suis toujours demandé quelle était votre date de naissance.
- Et bien, je ne sais plus bien non plus. Nous sommes en quelle année ? 1692… voyons... ça devait être en 1630 je crois... ou vers les années 1620… Vous savez, cela fait tellement longtemps maintenant. Toute ma vie, je l’ai passée à reconstruire, à défricher et à cultiver des terres qui avaient été abandonnées par nos aïeux. Il y avait des moments difficiles, car nous n’avions presque rien.
- Et maintenant ? Vous avez retrouvé une certaine richesse n’est-ce pas ?
- A mon âge, la richesse m’importe peu, si ce n’est celle qui provient des relations entre les hommes et des instants de bonheurs qui ponctuent nos vies.
- C'est très beau et très juste. Vous avez raison Oswalt.
- Monsieur, je dois vous laisser car la messe va commencer, et je ne voudrais pas fâcher notre curé. J’ai été ravi de cette discussion.
- Moi de même.
- Merci et au revoir Oswalt !".
Après notre poignée de main, je me retrouve à nouveau assis dans mon fauteuil. Je repense alors à Oswalt et à sa vie. Il a raison : notre véritable richesse est celle du cœur.

Oswalt décèdera quelques mois après notre rencontre, le 18 juillet de l’année 1692 après une vie riche et bien remplie. Ce fut en tout cas un beau #RDVAncestral.

vendredi 16 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre N écrite à Nicolas DANY

Nous sommes dans la deuxième moitié du #ChallengeAZ et la motivation est toujours au rendez-vous ! Aujourd'hui, ma missive est destinée à Nicolas DANY, mon sosa 1630. Il fait partie de mes ancêtres thiérachiens qui ont migré vers la Lorraine dépeuplée après la guerre de Trente Ans.



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Vendredi 16 novembre 2018,


Sieur Nicolas DANY,
Entre vous et moi, plus de trois siècles nous séparent. Pourtant nous sommes liés par une chaine d'hommes et de femmes. Ce sont vos descendants, ce sont mes ancêtres. Je me prénomme Sébastien, et je suis votre descendant.

Nicolas, savez-vous que c’est grâce à vous que j’ai pu remonter les origines des familles qui habitaient à Schell, Vinsberg et Kirsch à partir des années 1690 ? Lorsque j’ai débuté mes recherches, il était dit que vous étiez nés à Schell, paroisse de Luttange, aux environ de l’année 1653.

J’étais très étonné car cette information, reprise par tous, n’était pas vérifiée, ni vérifiable, étant donné que les archives des registres de la paroisse de Luttange ne démarrent qu’à partir de l’année 1670. Fait plus troublant, il n’y avait rien au sujet de vos enfants, ni de votre mariage, avant 1687.

C’est au hasard de recherches que j’ai remarqué que de nombreuses familles DANY/DANIES vivaient dans le nord de la France, et plus précisément dans les secteurs de Fourmies, Trélon et Momignies (dans l’actuelle Belgique). Ce territoire correspond à la Thiérache. Et effectivement, mon intuition était juste. Je remarque votre présence ainsi que celle de votre épouse dans le village de Wallers-Trélon. Rapidement, je retrouve dans les registres des noms qui me sont familiers : DANY, DEFLORENNE, LEPORC, LONGUEVILLE… Il n’y a plus de doutes : tous les habitants de Schell, Vinsberg et Kirsch-lès-Luttange sont originaires d’une seule et même région et sont tous arrivés en Lorraine dans une période allant de 1687 à 1696.

Nicolas, j'ai retrouvé une carte de votre région natale.




A votre arrivée à Schell, dans le bailliage de Thionville, vous êtes mariés avec Hélène LONGUEVILLE depuis près de neuf ans et vous avez au moins quatre enfants. Ce voyage, vous ne l'avez pas fait seul. Il y a avec vous la famille de Laurent DROMMEREY, celle d’Ambroise et Lambert DANY, que je pense être vos frères, les DEFLORENNE, les LEPORC, les VALDOR…J’ai estimé que vous étiez au moins 50 hommes, femmes et enfants, à parcourir les 50 lieues qui vous séparaient de votre demeure.

Nicolas, il n’y aucun doute que votre venue était attendue. Vous étiez le symbole du renouveau et du retour de la vie dans des villages qui avaient été ruinés pendant la guerre de Trente Ans. Les Seigneurs de Luttange vous en sont reconnaissant puisque, à la naissance de votre premier enfant dans la seigneurie, les parrains et marraines sont désignés parmi les membres de leurs familles.A cette époque, c'était un privilège.

Petit à petit, une nouvelle hiérarchie sociale s’organise. Avec Ambroise DANY, vous détenez la majorité des terres et vous êtes laboureurs. Je ne sais comment s’est passé votre « assimilation » dans la communauté de Luttange. Même si vous étiez distants d’une lieue du village, vous nouez des liens avec les familles déjà présentes. C'est ainsi que vous mariez certains de vos enfants avec jeunes hommes et femmes originaires de la région.

Après votre disparition, c’est votre fils, Charles, qui reprendra la plupart des terres et la gestion de la ferme. En 732, il fera réaliser des travaux de construction ou d’agrandissement de la maison. Le bâtiment est toujours visible aujourd'hui, mais tombe malheureusement en ruine. 

Nicolas, vous qui êtes aux confins de mon arbre, je vous adresse mes salutations les plus respectueuses.  


Sébastien

mercredi 14 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre L écrite à Laurent DROMMEREY

Le #ChallengeAZ 2018 continue aujourd'hui avec la lettre L. 
L comme Lettre bien évidemment, mais aussi comme Laurent DROMMEREY, mon ancêtre à la dixième génération.

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Mercredi 14 novembre 2018,

Sieur DROMMEREY,

Vous êtes originaire de la paroisse de Fourmies, village de la Thiérache, une région naturelle située aux confins de la France et de la Belgique actuelle et couverte de bocage, de prairies, de terrains vallonnés et d'habitats dispersés. Vous y rencontrez Françoise LANDELOUS avec qui vous vous mariez un jour d'avril 1668. Vous aurez au moins huit enfants.

Bien installés à Fourmies, vous décidez pourtant de tout quitter en 1686 pour partir à près de 50 lieues* de votre demeure. Ainsi, avec d'autres familles, vous partez pour les villages de Schell et Vinsberg, annexes de la paroisse de Luttange et situés dans la prévôté de Thionville. Pour vous, c'est un nouveau départ.

Je ne connais malheureusement pas les détails de votre voyage, ni-même les raisons qui vous ont poussé à partir. Sans doute la promesse de terres à cultiver et le rêve d'une vie meilleure ? Quoi qu'il en soit, vous faites partie des nombreuses familles qui ont permis de repeupler des territoires encore meurtris par la Guerre de Trente Ans. A Vinsberg, vous êtes laboureur et tout doucement, une nouvelle vie s'organise.

Pourtant, dix ans après votre arrivée, vous décidez à nouveau de quitter votre maison et vos terres pour vous installer dans le village de Rurange, à une lieue de Vinsberg. 

En bon père de famille, et soucieux d'assurer un avenir confortable pour vos enfants, vous ne manquerez pas de nouer des liens avec les riches familles de laboureurs de la région. Deux de vos enfants se marieront ainsi avec les enfants de Nicolas WAGNER, laboureur de Marspich, et Elisabeth ETTINGER, sa femme.

En 1702, votre épouse, Françoise, décède à l'âge de 52 ans. Triste nouvelle ! Enfin bon, vous ne semblez pas apprécier de vivre seul puisque vous vous mariez en secondes noces avec... Élisabeth ETTINGER qui venait de perdre également son mari. Mariage habile ! Vous avez 70 ans.

Huit ans de vie commune et puis c'est au tour d'Élisabeth de passer de la vie à trépas.

Laurent (permettez-moi que je vous appelle Laurent), à en croire le nombre de vos mariages, vous semblez vraiment ne pas apprécier la solitude du veuvage ! Après Élisabeth, vous prenez pour épouse Madeleine FORFERT de Flévy... Ce mariage ne tiendra que 3 ans puisqu'elle décède à son tour en 1713 ! Que faire alors ? Vous remarier en 1716 avec Catherine FABERT de la paroisse d'Ay...

A l'âge de 84 ans, vous vous portez fort bien. La force de l'âge dirait-on !

Pourtant, à la fin du mois d'octobre 1716, votre vie s'arrête brutalement... la faute à un grain de raisin mal avalé ! Je ne peux que citer le curé de la paroisse qui marquera dans le registre des sépultures : "Laurent Dromery [...] est décédé [...] sans avoir reçu les sacrements parce qu'il est mort subitement même en mangeant un raisin et se portant fort bien auparavant".  

Laurent, je terminerai ma lettre par une question. J'ai toujours aimé la manière avec laquelle vous signez. A-t-elle une significations quelconque ?



En attendant une hypothétique réponse, je vous pris de recevoir, les salutations d'un lointain descendant. 

Sébastien 


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*50 lieues représentent plus de 210 kilomètres

mardi 13 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre K écrite à Karl LANG, soldat mosellan

Au onzième jour du #ChallengeAZ 2018, je vous propose une lettre écrite au demi-frère de mon arrière-grand-mère, soldat mosellan, combattant pour l'Empire allemand durant la Première Guerre Mondiale.



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Mardi 13 novembre 2018,


Cher Karl, Charles,

Vous êtes né en octobre 1892 dans la maison familiale, située au village de Schell à Volstroff... ou plutôt "Wolsdorf" devrais-je dire puisque la commune avait vu son nom germanisé suite à l'annexion par la Prusse en 1871.

Vous êtes le troisième enfant de Louis LANG et Catherine BAUR. Vos parents s'aimaient, d'un amour fou dit-on. Pourtant, le chagrin viendra bien vite envahir la maison. Moins de deux mois après votre naissance, votre père meurt, laissant votre maman, seule, triste et désespérée avec trois jeunes enfants.

Dans le village, la solidarité s'organise pour l'aider à gérer la maison et les terres. Très vite, on veut lui trouver un mari, un homme capable de faire vivre la famille... Elle épousera finalement Pierre NEISSE, âgé de vingt-huit ans. Comme elle le disait, ce mariage était un mariage de raison, sans amour. Deux filles naîtront tout de même : Marie et Céline (mon arrière-grand-mère).

Je ne sais si l'on peut croire au mauvais œil, mais je constate tristement que le destin n'épargnera pas votre mère. En 1900, son deuxième mari décède à son tour. Vous avez huit ans.

Et les années passent... Le deuil impossible laisse une maison triste.

En octobre 1913, à l'âge de 21 ans, vous êtes appelés pour réaliser votre service militaire. Vous incorporez alors le 2e régiment d'artillerie à pied Royal bavarois, à Metz.

Août 1914. C'est la mobilisation générale, en France, comme dans l'Empire allemand. Tous les jeunes hommes en cours de service et les réservistes sont appelés. Votre frère, Pierre, entre dans le Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 30 (30ème Régiment d'Infanterie de Réserve). Quand à vous, vous êtes envoyés à la défense de la ville de Metz puis transféré vers Nancy. De nombreux villages sont détruits et la ville de Nancy est bombardée les 9 et 10 septembre. Malgré l’offensive, les troupes allemandes organisent leur retraite le 12 septembre 1914. C'est le retour à Metz. 

1915 : une année noire... foutu destin ! En mars, votre frère est très lourdement blessé. Il est transféré à l'hôpital de Bonn où il meurt. 

Comment consoler le chagrin d'une mère qui vient de perdre son premier enfant ?

1915 : une année noire... foutu destin ! Je n'ose écrire les lignes qui vont suivre... Charles... Dans cet effroyable jeu de massacre, vous êtes la cible.

Durant l'été 1915, votre Batterie part sur le front des Vosges... Cette fameuse ligne bleue des Vosges tant espérée par les français. Le 22 juin 1915, vous arrivez au Ban-de-Sapt. En face de vous, des poilus.

Les combats sont acharnés. Les fusils, les canons... La colline de la Fontennelle. Voilà l'objectif des français. De votre côté, on vous demande de résister : pilonner les lignes françaises, encore et toujours. Les jours passent. La forêt n'existe plus. Les maisons n'existent plus. 

Le soleil se lève en ce jour du 24 juillet 1915. Les français ont prévu d'attaquer. C'est l'assaut, "la bataille finale". 

Des coups de canon, des fusils,

Des cris, la douleur,

La mort.

Charles, vous partez pour l'éternité, rejoindre vos pères et votre frère. 

Votre mère apprendra plus tard la nouvelle. Comment consoler le chagrin d'une mère, anéantie, qui vient de perdre son deuxième enfant ?

Charles, puissiez-vous reposer en paix.


Sébastien.


PS : vous avez été enterré à la hâte dans un cimetière "allemand" à Launois.

Source : https://echandelysetlagrandeguerre.wordpress.com/2016/06/01/jean-marie-eustache-ponchon/

lundi 12 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre J écrite à Jean HOURTE, banquier

Pour débuter cette nouvelle semaine du #ChallengeAZ 2018, je continue de vous livrer la collection de lettres qui j'ai souhaité écrire à mes aïeux ou collatéraux. Aujourd'hui, je vous propose une missive écrite à grand-oncle de mon grand-père. Il s'appelait Jean HOURTE et a été banquier à Thionville au début du siècle.

***



Lundi 12 novembre 2018,


Monsieur HOURTE,
Ma lettre va sans doute vous sembler surprenante. Je m'appelle Sébastien et je suis l'arrière-petit-fils de votre neveu, Pierre HOURTE, qui a habité à Vinsberg puis à Marange.

Vous êtes sans nul doute un de mes proches parents qui a plutôt bien réussi. Issu d'une famille de laboureurs, vous avez souhaité sortir de ce cadre pour devenir banquier. J'imagine les années d'études qui vous ont permis d'apprendre ce métier, sans relâche... Et à force de travail, vous avez réussi.

Lorsque vous devenez banquier, la Moselle était annexée par la Prusse. Malgré tout, vous gardez un lien avec votre ancien pays puisqu'en 1891, vous adhérez au tout jeune Touring-Club de France, une association dont le but est de promouvoir le tourisme et notamment le cyclotourisme. Et oui, vous n'oubliez pas les moments de détente et de loisirs !

Quelques années plus tard, vous épousez Elise PALS. Votre carrière s'accélère et vous vous associez avec François HOSY pour créer, à Diedenhofen (Thionville), la banque HOURTE & HOSY. Vous habitez alors à la Sankt Petersstraße (qui deviendra rue Castelnau en 1918).


Avenue Castelnau à Thionville (Source : Généanet  - fanfan1)


La guerre n'aura que peu d'impacts sur votre carrière. Au retour de la Moselle à la France, votre établissement change de raison sociale. Vous déposerez un dossier de dommages de guerre pour un immeuble dont vous vous êtes portez acquéreur dans les années 1910, et qui a subi des dégâts lors des combats.

Dans les années 1920, vous vous séparez de votre associé. Je ne sais pour quelle raison, mais il semble que ce fut difficile. Vous publiez d'ailleurs dans les journaux de la région une annonce pour bien informer votre clientèle de l'époque qu'il n'y a aucun lien entre votre établissement nouvelle banque "Jean HOURTE" et l'ancienne banque HOURTE & HOSY.

Dans les années trente, vous avez soixante-dix ans, et la retraite ne signifie rien pour vous. Monsieur HOURTE, votre professionnalisme était exemplaire... Pourtant, ne pouviez-vous pas faire un petit effort pour les membres de votre famille ?

Votre neveu, qui est également mon arrière-grand-père, vous a demandé dans les années 30 un crédit afin d'aménager l'étage de la maison de Vinsberg, devenue trop petite et sans doute trop peu fonctionnelle.

En (bon) banquier, vous ne laissez rien passer, et surtout pas les traites de remboursement de vos créditeurs, quand bien même il s'agit de votre famille ! Mon arrière-grand-père et son épouse ne peuvent cependant pas vous rembourser en argent les sommes qu'ils vous doivent. Il s'en suit alors une situation que l'on trouverait cocasse aujourd'hui. En lieu et place de l'argent, vous vous faites rembourser par des poules, œufs et autres produits de la ferme que vous récupérez dans votre établissement à Thionville... Cette scène me fait sourire.

Monsieur HOURTE, une vie a un début et malheureusement une fin. La vôtre s'est arrêtée dans un hôpital de Toul, après un accident de voiture, en décembre 1939. C'était le début de la guerre.

Monsieur, j'ai tant de choses encore à vous raconter (et à vous demander). Ce sera sans doute dans une autre lettre.

En attendant, je vous prie de recevoir, monsieur HOURTE, mes plus sincères salutations.



Sébastien