lundi 9 juin 2014

H comme "Héritages et successions"



Pour cette deuxième semaine du ChallengeAZ, je vous propose de découvrir quelques uns des documents, sources ou archives qui peuvent permettre d’avancer dans les recherches généalogiques. Aujourd’hui, je vous propose de débuter avec les documents relatifs aux successions durant le 18ème siècle.

De quoi s’agit-il ?

Il s'agit de documents notariés ou judiciaires qui déterminent les dispositions du partage des biens immeubles et meubles d'un défunt.
En ce qui concerne les biens meubles, un inventaire après décès était souvent réalisé pour lister les biens appartenant au défunt, j’en parlerai demain.

Où trouver les inventaires après-décès ?

Concernant mes aïeux vivant dans l’actuel département de la Moselle, j’ai pu retrouver des documents sur les partages et successions en sous-série 3E (Notaires) et en Série B, dans les liasses des justices seigneuriales. N'ayant pas pu retrouver de contrôle des actes, j'ai du dépouiller les liasses des archives notariées et judiciaires.

Que retrouve t’on ?

L’acte débute généralement par la liste des personnes héritières du défunt. Ces informations permettent notamment d’avoir une idée précise sur les enfants ou petits-enfants encore en vie et de leur situation maritale. On peut également retrouver leur lieu de résidence, leur métier et le nom de leur époux ou épouse. C’est donc un outil intéressant en généalogie (notamment descendante).
Le document liste ensuite le mode de division des biens, la description de chaque part, leur destinataire, et les éventuelles conditions du partage.

Exemple :

Pour illustrer et présenter ce type de document, voici la succession immobilière de Michel ROSERT, époux d’Elisabeth GUITIENNE, en date du 23 novembre 1754. J'ai retrouvé ce document en dépouillant les actes judiciaires de la série B, et plus précisément sous la cote B 5244, qui correspond aux actes de justice seigneuriale de Luttange.

Michel ROSERT est mon aïeul à la 9ème génération (Sosa 806). Il était tisserand au village de Luttange et, est décédé le 24 octobre 1753. Le partage des biens s’est déroulé près d’un an après le décès. Dans la première page, les cohéritiers sont listés :

  • Jean ROSERT, maître tonnelier, bourgeois de Thionville,
  • Jean DEFLORENNE, laboureur demeurant à Schell, époux de Marguerite ROSERT,
  • Claudine ROSERT, veuve de Jean DEFLORENNE, demeurant à Schell,
  • Catherine ROSERT, veuve de Philippe DEFLORENNE, vivant manœuvre à Vinsberg,
  • Anne ROSERT, veuve de Jean MAIRE, vivant laboureur à Bettelainville,
  • Pierre NEIELLE, laboureur demeurant à Hessange, époux de Jeanne ROSERT,
  • Baptiste DEFLORENNE, époux de Marie ROSERT.

Les biens immeubles de Michel ROSERT et Elisabeth GUITTIENNE consistaient en terres labourables, prés et jardins situés sur le ban de ce lieu (Luttange), voisins et circum-voisins. La division a été effectuée en sept parts «  le plus égal que faire se peut ».

L’acte liste ensuite les sept parts divisées sous les lettres A, B, C, D, E, F et G et le destinataire de chacune d’entre elle. Ainsi, Claudine ROSERT, mon sosa n°XXX, reçoit la part placée sous la lettre B.

Elle reçoit ainsi en terres labourables :

  • Un demi journal « Sur Gaevins »,
  • Un demi jour « Bosche la Haye de Rexange »,
  • Un quarteron et demi dans la « franche Raye »,
  • Un demi jour dans la « Kleine Geventienne »,

En prés :

  • Six andains aux « prés de Marienbourg »,
  • La moitié du pré « au dessous de Lanejevice »

En jardins :

  • Un petit jardin dans les « Hirdengars »

A ce partage, il est également ajouté qu’elle est chargée d’un septième des rentes seigneuriales en grains et de rembourser la semence et culture des terres. 

Je reviendrai la semaine prochaine sur les termes de « jours », « quarterons » et autres termes utilisés dans les campagnes lorraines dans la gestion agraire.

2 commentaires:

  1. Je n'ai pas encore exploité ces sources, car je suis trop éloignée des archives. Je rattrape mon retard de lecture, et je me rend compte que beaucoup d'articles ont traité d'héritages (mais tous de manière différente).

    RépondreSupprimer
  2. C'est effectivement compliqué lorsque l'on est éloigné des archives... je suis également dans le même cas. Je profite du coup des vacances et du retour "au pays" pour y faire mes recherches.
    En tout cas, vivement le week-end où je vais avoir un peu plus de temps pour lire tous les autres articles du Challenge !

    RépondreSupprimer