lundi 26 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre V écrite à VALENTIN Catherine


Le #ChallengeAZ 2018 arrive dans sa dernière semaine. Depuis début novembre, les lettres écrites à mes aïeux et collatéraux m'ont permis de mettre par écrit des interrogations, des doutes mais également des sentiments. Je vous remercie en tout cas, fidèles lecteurs, pour l'ensemble de vos marques de sympathies, commentaires et partages qui m'ont touchés.

Ma lettre d'aujourd'hui est destinée à Catherine VALENTIN, mon aïeule pour qui j'ai consacré tout un projet de recherche au début de l'année 2018 (#Projet3Mois). Pour ceux qui me suivent déjà, vous savez que son histoire me tient particulièrement à cœur...


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Lundi 26 novembre 2018


Ma chère Catherine,
En écrivant ces mots, je ressens une profonde émotion teintée de tendresse, de respect mais aussi de tristesse. En réalité, même si nous sommes séparés de huit générations, je me sens très proche de vous, au point d'avoir l'impression de vous avoir connu.

Durant ces derniers mois, vous avez accompagné mes longues soirées pendant lesquelles j'essayais de retrouver les traces de votre vie. Et pour cause ! Vous concentriez une très grande partie de mes interrogations généalogiques. Alors, j'ai commencé à mieux vous connaître : les circonstances de votre naissance, la venue au monde de vos enfants naturels, votre mariage avec Jacques Régulier, les vicissitudes de la révolution, votre divorce, vos joies et surtout vos peines. 

Catherine, j'ai été particulièrement touché par votre histoire car la mauvaise fortune ne vous a pas épargnée.

Votre destin est intimement lié à celui de Jacques Régulier, votre premier mari. Je crois très sincèrement que vous vous aimiez. Certes, je n'en ai aucune preuve et pourtant ! Peu après votre mariage en 1791, vous êtes contrainte de divorcer d'avec lui car il a du émigrer pendant la Terreur avec Sieur Louis Jobal, son employeur. Votre vie en est alors bouleversée. Vous devez élever seule vos deux enfants : Louis Joseph et Jean-Jacques. Heureusement, votre sœur Marie et son époux vous accueillent et vous soutiennent. En 1801, vous attendez un nouvel enfant. Devant cette situation, vous vous mariez avec Nicolas Gasner, maçon de Courcelles-Chaussy, veuf, et sans doute ami de la famille. Était-il vraiment le père ? Catherine, permettez-moi d'en douter. J'ai le sentiment qu'il s'agit en fait de Jacques, revenu d'émigration et dont la présence est à ce moment totalement clandestine. Le mariage doit alors éliminer tout soupçon.

Catherine, je me sens si proche de vous. Ces derniers mois, mes recherches m'ont amené à retracer le fil de votre existence et à comprendre le contexte si particulier dans lequel vous avez vécu. Je connais beaucoup de choses sur vous mais finalement, que sais-je vraiment ? J'ai l'impression de vous connaître et pourtant, nos regards ne se sont jamais croisés. Nos regards sans doute, mais nos âmes et nos cœurs ?

Je ne sais pas si nous pouvons ressentir, nous vivants, les signes d'une présence et d'une bienveillance de nos aïeux. Pourtant, lorsque je suis passé dernièrement à Lüe et aux Etangs, j'ai eu une sensation très étrange, comme si je ressentais un lien très fort, au plus profond de mon être. J'en fus bouleversé. Peut-être qu'à ce moment précis, nos cœurs et nos âmes se sont croisés.

Catherine, j'ai été particulièrement ému lorsque j'ai retrouvé l'inventaire après décès de la maison que vous occupiez avec Jacques à la fin de votre vie. J'y ai appris que vous étiez tous deux malades et que votre situation financière n'était pas des plus confortables. Émotion et tristesse d'autant plus fortes que l'ensemble de vos biens ont du être vendus aux plus offrants pour pouvoir payer vos dettes : toute une vie éparpillée en quelques heures... 
Catherine, je voulais au travers de cette lettre vous rendre hommage et vous sortir de l'oubli. Toute votre existence, vous n'avez eu de cesse de vous battre pour votre vie, celle de vos enfants, et j'imagine pour vos idées.

Puissiez-vous Catherine recevoir, au travers de ces mots, la marque de mes sentiments et de mon amour filial. 


Sébastien
Le Château de Lüe à côté duquel a vécu Catherine VALENTIN (Source : Delcampe)

4 commentaires:

  1. Voici un bien bel hommage au lendemain de sa fête ! Je comprends cet attachement, ce lien qui se crée au fil des recherches et des trouvailles, j'ai quelques cas comme ça également...

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    1. Merci Christelle ! Je trouve qu'au final on s'attache à nos aïeux, quelque soit leurs actes ou leur existence !

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  2. Il semble que nous ayons tous notre ancêtre ou couple d'ancêtres favoris. J'ai un couple à 4 générations de moi qui, à eux deux, ont eu 22 enfants avec deux conjoints différents. Elle avait perdu un mari et 5 enfants quand elle s'est mariée avec lui qui avait encore 3 enfants en vie sur 7 de son premier mariage. Ils ont déménagés 13 fois pour continuer à avoir du travail et ont encore eu 10 enfants ensemble. Pour comble, je suis née le même jour qu'elle et moi aussi j'ai déménagé 13 fois!! Je ne crois pas encore à la psychogénéalogie! Mais il y a peut-être quelque chose à étudier de ce côté là.... Annick H.

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    1. Merci beaucoup Annick pour votre commentaire.
      Je suis aussi d'accord : il y a des faits et des similitudes qui sont parfois troublantes, sans explication apparente. Laissons cette part de mystère !

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