mercredi 4 juin 2014

C comme "Crever en chemin"...

Le thème que j'ai choisi d'aborder pour la première semaine du Challenge AZ concerne des histoires, anecdotes ou faits qui m’ont interpellés lors de la lecture et du dépouillement de registres paroissiaux. Voici un acte assez particulier retrouvé dans les registres paroissiaux de Luttange...


Femme atteinte d'hydropisie des jambes (Alchemistische Abhandlungen)
Nous sommes le 25 février 1690 à Kirsch, village qui dépendait de la paroisse de Luttange. Françoise LAJEUNESSE âgée d'environ 60 ans décède. Elle est frappée d'hydropisie et son corps était enflé. Aussi, plutôt que d'amener le corps qui était "en danger de crever en chemin", le prêtre de Luttange décida d'inhumer le corps dans l'église de Kirsch. Voici la transcription de l'acte de sépulture correspond (AD57 9NUM/431 ED1E1 - Vue 8) :


Le 25 feburier est décédée à Kirsch françoise
la Jeunesse agée de soixante ans ou environ administrée
de tous les sacrements de l’église, laquelle après avoir
confessée jusque a cinq ou six fois et nous avoir donné
des marques d’une véritable pénitente a cause de son
hydropisie estante trop enflée et en danger de crever en
chemin a estée inhumée dans l’église de Kirsch

La sépulture de Françoise LAJEUNESSE à Kirsch est une des dernières qui a été réalisé dans ce village. En effet, toutes les sépultures des habitants de Kirsch se firent ensuite dans le cimetière de Luttange.

Mais revenons à l'hydropisie. De quoi s'agit-il ?

Voici une définition que j'ai retrouvée dans un livre de Michael Ettmüller intitulté " Pratique generale de medecine de tout le corps humain", datant de 1699 :
On entend par hydropisie un amas contre nature d’eau, ou d’humeurs sereuses […]. Ce mot vient du Grec, que les Latins interprètent fort justement, eau entre cuir et chair. Ces eaux occupent tout le corps ou une partie déterminée seulement, ce qui fait l’hydropisie universelle et l’hydropisie particulière.

En fait, l'hydropisie peut être causée par de nombreux facteurs et peut se traduire sous différentes formes. D'après la description qui est faite dans l'acte de sépulture de Françoise LAJEUNESSE, je pense qu'elle devait être atteinte d'hydropisie à l'abdomen.


Avez-vous trouvé dans les actes d'autres exemples de ce type ou du moins des décès de maladies particulières ?

2 commentaires:

  1. Oui effectivement... je n'ose imaginer l'état du corps de la défunte, puisqu'elle était intransportable !
    Entre Kirsch et la cimetière de Luttange, il y avait près de 3 kilomètres, ce qui était plutôt long pour un convoi funéraire "à risque"...

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