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vendredi 1 novembre 2019

#ChallengeAZ 2019 - Atchoum, Abracadabrantesque et Anachorèse

Pour ma quatrième participation au ChallengeAZ, je n’avais pas d’idée très précise sur le sujet que j’allais choisir. N’étant pas très inspiré, j’ai donc choisi de solliciter la twittosphère généalogique dans le cadre d’un challenge dans le #ChallengeAZ. Ainsi, durant tout le mois d’août, vous avez été nombreux à me proposer différents mots. Tout cela est devenu un petit concours fort sympathique et je remercie encore les très nombreux participants !

Me voilà maintenant avec, pour chaque lettre de l’alphabet, trois mots que je dois utiliser pour rédiger mes articles du #ChallengeAZ. C’est donc parti aujourd’hui avec les mots : ATCHOUM, ANACHORESE et ABRACADABRANTESQUE !


****

Je suis assis devant mon écran d’ordinateur et je me demande encore dans quel pétrin je me suis mis. Encore bravo Sébastien pour ton idée de défi… te voilà maintenant bien avancé pour le #ChallengeAZ !

La tête entre mes mains, j’attends que l’inspiration me vienne. L’horloge murale égraine les secondes dans le silence de la maison. Tic, tac, tic, tac…

Puis, je crois entendre au loin comme un éternuement. Une fois, deux fois. Ils deviennent de plus en plus forts. Puis soudain, un énorme « ATCHOUM » me fait sursauter
"- Oh désolé Sébastien, je ne voulais pas vous apeurer !
- Comment ! Hubert ! Vous ici ! Mais vous n’y êtes pas. Vous vous trompez de défi ! Nous sommes en novembre 2019 et je dois écrire un article du #ChallengeAZ ! Ce n’est pas le moment du #RDVAncestral !"
J’avais de quoi être surpris. J’avais plusieurs fois rencontré Hubert WALENTIN dans le cadre du #RDVAncestral, ce défi qui permet de partir à la rencontre de ses ancêtres. Hubert est mon sosa 240 et a terminé sa vie à l’asile de Maréville, à Laxou (54).
"- Oh cher Sébastien, je vous pensais plus ouvert que cela ! Les ancêtres ont tout de même le droit de participer au #ChallengeAZ ! D’ailleurs, vous m’aviez écrit un courrier l’année passée. Vous ne vous en souvenez pas ?
- Ah oui Hubert, vous avez bien raison."
Voici une drôle de situation qui me rappelle étrangement les rencontres de Marielle dans le cadre du #ChallengeAZ de l’année passée. Quelle est donc le motif de la venue d’Hubert aujourd’hui ? …
"-    ATCHOUM !
-    Eh bien Hubert, avez-vous attrapé froid ?
-    Ce sont les voyages temporels peut-être ! Plus sûrement, c’est mon séjour dans cet asile d'aliéné de Maréville qui me fatigue.
-    Maintenant que vous êtes là, j’ai une question délicate à vous poser... Les médecins vous disent aliénés…
-    Mais non ! c’est ABRACADABRANTESQUE ! Moi aliéné ? Mais non ! Vous savez, je ne dis que ce que j’ai vu ! J’ai dit avoir marché quelques lieues avec le Christ. On me demande de le prouver. Mais eux, ces médecins, comment peuvent-ils prouver que mes paroles sont fausses ? Et vous, me croyez-vous ?"

Je reste coi devant l’assurance des propos d’Hubert. Je me souviens de notre première rencontre où j’avais pris sa défense face à un médecin qui ne semblait guère se soucier de ses patients.
"-    Vous avez raison Hubert, nul ne peut vérifier la véracité de vos propos. Personnellement, la découverte de votre placement à l’asile de Maréville m’a très attristé. Comment ne pas être touché pas votre destin ?
-    Merci Sébastien. Vous l’imaginez, la séparation de ma femme et de mes enfants a été une déchirure. Peut-être que mes paroles ne sont pas vraies et peuvent faire peur. Mais vous savez, devoir quitter les personnes que vous aimez, c’est un peu comme se retirer du monde. J’ai vécu cela comme une ANACHORESE… ou plutôt comme un exile forcé."
La sincérité des propos d’Hubert me touche. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois mais cet échange est sans doute le plus touchant. Plusieurs secondes s’écoulent avant que mon aïeul ne reprenne la parole.
"-    Bon, je dois maintenant vous quitter Sébastien, car votre contrat est rempli pour ce premier jour du #ChallengeAZ !
-    Comment ?
-    ATCHOUM, ABRACADABRANTESQUE et ANACHORESE sont bien les mots proposés par Agnès, Renaud et Evelyne ?
-    Euh… oui !"
J'en avais oublié le challenge. Hubert m’a littéralement scotché. Voilà que mes ancêtres s’immiscent dans mes défis généalogiques ! Enfin bon, Hubert m’a été d’un très grand secours, et me voilà avec le script de mon premier article du #ChallengeAZ.
"-    Sébastien, je dois maintenant vous laisser. J’espère en tout cas que nous nous reverrons bientôt, quel que soit le challenge !
-    Je l’espère Hubert."
Le temps de saluer mon aïeul, je me retrouve à nouveau seul dans la pièce, et l’horloge égraine à nouveau les secondes dans le silence de la maison…

vendredi 9 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre H écrite à Hubert WALENTIN

Jour 8, lettre H du #ChallengeAZ2018.Cette année, je vous propose une lettre, écrite à l'un de mes aïeux ou collatéraux. Des lettres pour interroger, pour rendre hommage, ou tout simplement pour dire ô combien certains de mes aïeux me manquent... 


Pour celles et ceux qui suivent mon blog, vous connaissez sans doute Hubert WALENTIN. Il fait partie des ancêtres pour qui j'ai un attachement particulier. Vous comprendrez pourquoi en lisant les lignes qui suivent. Il m'était donc impossible de participer à ce ChallengeAZ sans lui écrire une lettre. C'est donc chose faite aujourd'hui, avec la lettre H.

***

Vendredi 9 novembre 2018,


Mon cher Hubert,

Je vous écris comme si j'écrivais à un parent proche. Pourtant six générations nous séparent.

Hubert, je vous connais assez bien car j'ai retrouvé de nombreuses informations sur vous. Certes, les recherches n'ont pas été évidentes car les petits cailloux que vous aviez semés étaient bien cachés.

L’évènement qui m'a donné le plus de fil a retordre était sans nul doute votre date et lieu de décès. En fait, je n'avais rien, aucune piste, aucun acte de décès, aucune déclaration de succession... Rien. Même le cimetière de Vry ne pouvait me porter secours, puisque seule votre épouse y est enterrée.

Pourtant, en généalogie, il ne faut jamais désespérer car tout vient à point à qui sait attendre. On peut appeler cela chance ou sérendipité. Quoi qu'il en soit, c'est par hasard que je retrouve la trace du décès d'un certain Hubert VALENTIN, mort en mars 1873 à Laxou, dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Est-ce un homonyme ?

Rapidement, je tombe sur l'acte de décès correspondant. Non. C'est bien vous.

Hubert, la partie de cache-cache est terminée ! Je vous ai retrouvé.

Retrouvé oui, mais dans quel état ?

L'acte signale que vous êtes décédé à l'hôpital de Maréville. Je sursaute, mon cœur bat un peu plus fort... Maréville ? Mais c'est un hôpital d'aliéné...  autrement dit, un asile de "fous".

En quelques instants, je passe de la joie à la peine. Ces sentiments que l'on a lorsque l'on apprend le retour d'un parent disparu, mais qui revient malade ou blessé.

Je ne veux pas en rester là. Je veux comprendre. Je m'obstine alors à chercher dans toutes les directions, suivre toutes les pistes possibles. Grâce à l'entraide, le cercle généalogique de la Meurthe-et-Moselle retrouve, non sans difficulté, votre dossier d'hospitalisation.

Hubert, vous déliriez.

Les notes du médecin général sont claires et sans appel: "Entré dans mon service le 14 de ce mois courant [novembre 1869] pour cause de folie caractérisée par des idées de grandeur, le nommé Valentin Jean Jacques Hubert continue à prétendre qu'il tient de Jésus-Christ, avec qui il aurait cheminé pendant plusieurs lieux, un grand pouvoir médical ".


Dortoir à Maréville (http://pboyer.fr/nancy-hier/)


Je ne sais quoi penser. La principale question qui me vient à l'esprit est "Pourquoi?".

Que vous est-il arrivé ? Pourquoi et comment cela s'est-t'il produit ? Comment votre famille, votre épouse, vos enfants ont-ils vécu ces moments ? Je pense que je n'aurai jamais de réponses à mes interrogations.

Au début de l'année 1873, malade et amaigri, votre état dégénère. Vous partez le 2 mars 1873.


Hubert, je me laisse à croire que vous n'étiez finalement pas si "fou" que cela. Peut-être étiez-vous tout simplement incompris ?

Je garde en tout cas un immense respect pour vous ainsi qu'à tous mes aïeux, quel que soit leurs conditions, leurs actes ou leurs maladies.

Veuillez recevoir, mon cher Hubert, toute l'affection de votre descendant.



Sébastien

***

Depuis cette découverte, je nomme affectueusement Hubert "mon fou". Pour celles et ceux qui souhaitent prolonger la lecture, vous pouvez lire notre rencontre que j'ai imaginée dans le cadre d'un #RDVAncestral.

samedi 17 février 2018

#RDVAncestral - Quand la folie ressurgit du passé

Ce #RDVAncestral est aujourd'hui un peu particulier, car il n'est pas du tout ce que j'avais prévu initialement. Mais quelques fois, une insomnie peut amener dans les méandres de nos pensées et à imaginer tout autre chose. C'est durant une de ces courtes nuits que la rencontre avec Hubert WALENTIN m'est venue... comme une évidence... comme si c'est lui qui me proposait de le rejoindre... Je vous laisse maintenant à la lecture de mon nouveau RDV Ancestral. 

Dortoir à Maréville (http://pboyer.fr/nancy-hier/)
A mon arrivée, je me situe dans un couloir que je pense être un couloir d’hôpital. Il y a beaucoup d’agitation et j’entends des cris qui viennent d’une des chambres. A ma droite, j’aperçois un dortoir, dans lequel sont alignés des lits. Aucune décoration, si ce n'est un pot de fleur posé sur une petite table. Après quelques instants, une infirmière arrive devant moi et me dit : "Bonjour Monsieur, le docteur Broc vous attend. Veuillez me suivre s’il vous plait".




Je suis donc attendu auprès d’un médecin. Ceci m’étonne beaucoup. Cependant, je l’accompagne sans poser de question, car je serai rapidement fixé sur le motif de cet entretien. Après avoir traversé plusieurs couloirs, nous arrivons devant une porte sur laquelle il est écrit « Docteur Broc – Médecin en chef de la division des hommes (1) ». L’infirmière frappe alors trois coup, ouvre la porte et me laisse entrer. Un homme en blouse blanche est assis à son bureau où sont entassées des chemises en carton que je pense être des dossiers de patients. En me voyant, il se lève et me sert la main :
 "- Bonjour monsieur Dellinger. Permettez-moi de vous remercier d’être venu si vite !
A l’énoncé de mon nom, je reste bouche bée. Comment connait-il mon nom ? En voyant mon étonnement, il reprend la parole :
- Nous vous avons convoqué ce jour pour évoquer le cas du dénommé Jean-Jacques Hubert WALENTIN, communément appelé Hubert WALENTIN, âgé de 48 ans, placé d’office dans notre asile d’aliénés de Maréville depuis le 14 novembre 1869. Vous êtes bien un parent du patient ?
- Oui effectivement.

A sa question, je ne peux qu’acquiescer car je suis un de ses descendants, et donc de parenté. Le docteur Broc ouvre alors un dossier sur lequel je devine effectivement le nom de mon aïeul.

Extrait du registre matricule de l'Hospice de Maréville (AD54 - 1855W493)
 
Le docteur poursuit :
- Bien. Reprenons. Nous avons souhaité vous voir sur demande du patient. Ceci est, je vous l’accorde, un fait exceptionnel, mais devant son insistance, nous avons accepté.
A ce moment précis, je ne sais pas quoi dire. Ce serait donc Hubert lui-même qui aurait demandé à ce que le médecin s’entretienne avec moi ? L’expérience du rendez-vous ancestral me surprendra toujours autant.
- Bien. Le cas de monsieur WALENTIN présente toutes les caractéristiques d’un état de folie caractérisé par des idées de grandeur. Je connais très bien ces troubles que j’ai étudiés pendant ma thèse (2). Depuis que nous le suivons, il continue de prétendre qu’il tient de Jésus-Christ un grand pouvoir médical. Il dit également qu’il aurait cheminé avec lui pendant plusieurs lieues. Vous a-t-il déjà parlé de ses idées excentriques ?
- A vrai dire, non.
- Monsieur, je ne vous cache pas que nous sommes inquiets. Son état se dégrade. Il présente un affaiblissement notable de toutes ces forces physiques. Je crains qu’il soit frappé tôt ou tard d’une paralysie généralisée.

Le diagnostic énoncé par le docteur Broc est sans appel. Mon aïeul présente des troubles importants et j’en suis terriblement peiné. Hubert WALENTIN, charron, marié à Marie Anne PISTER, et qui avait eu 5 enfants… Comment a-t-il pu devenir aliéné ? Ne sachant pas quoi lui répondre, je lui pose la question que tout le monde pose à son médecin :
- Euh... et vous pensez qu’il y a un espoir de guérison ?
- Ces cas présentent malheureusement peu d’évolutions positives, il est en effet…" 
Notre discussion est interrompue.

L’infirmière qui m’avait amené jusqu’ici frappe à nouveau à la porte, elle entre et déclare au docteur que le patient WALENTIN nous attend dans la salle d’auscultation. A ces mots, le médecin me demande de le suivre. En déambulant dans les couloirs de l'hôpital, je suis mêlé de sentiments très étranges. Je suis à la fois heureux de pouvoir rencontrer mon aïeul, mais j’appréhende. Comment vais-je réagir ? Pourquoi veut-il me voir ? Et comment se fait-il qu’il me connaisse ? Je commence à ressentir un point au niveau de l’estomac. Le stress me gagne.

Nous entrons enfin dans la salle d’auscultation. Hubert est debout. Il est vêtu d’une sorte de chemise de nuit blanche. Ses cheveux bruns sont en bataille et il semble fatigué. Je reconnais ses traits de visage : le nez et la bouche sont effectivement un caractère physique que je reconnais chez les WALENTIN. De chaque côté, deux infirmiers le maintiennent, tel deux gendarmes qui viennent d’attraper un malfrat. A mon arrivée, Hubert esquisse un sourire, comme s’il venait de voir un ami ou un membre de sa famille. Le docteur Broc reprend la parole :
- Bonjour monsieur WALENTIN. Voici l’homme dont vous nous avez parlé. Le reconnaissez-vous ?
- Oui, je le reconnais. Il se nomme Sébastien et nous avons un rendez-vous aujourd’hui! C'est moi qui lui ai demandé de venir !
Je suis estomaqué. Sa réponse arrive comme un électrochoc. Il me connaît et connait le motif de ma venue. Est-ce son état, que l’on qualifie de folie, qui lui permet de savoir l’identité du visiteur du RDV Ancestral ? Pendant que je divague dans mes pensées, le docteur poursuit ses propos:
- Bien, continuons. Monsieur Valentin, est-ce que vous maintenez que vous avez cheminé avec le Christ pendant plusieurs lieues ?
- Oui, je le maintiens. Et je ne suis pas fou ! 
A ce moment, Hubert se tourne et m’interpelle :
- Sébastien, vous savez qui je suis ! Vous connaissez la famille ! Vous l’avez vu dans vos recherches ! mes descendants ne sont pas fous ! et vous non plus ! Vous le savez, vous qui venez de l’avenir !
- Monsieur Valentin ! Voyons ! Cessez vos propos qui n’ont pas de sens ! 

Je suis dans l’embarras. Je ne peux pas dire la vérité au médecin au risque d’être moi aussi enfermé. Pourtant, je ne veux pas laisser Hubert dans cette confusion. En avocat de mon ancêtre, je lui réponds:
- Docteur, il y a une part de vérité dans ce que dit Hubert. Ne lui en tenez pas rigueur. Il y a dans tous nos esprits une part de rêves ou de folie. Hubert a ses propres rêves et ses propres réalités. Même si les deux se confondent dans sa tête, il n’en reste pas moins un homme, avec ses qualités et ses défauts. Un homme qui a eu un métier, une femme, des enfants. Un homme qui a été apprécié par ses proches. Traitez-le en homme. 
Voyant que le médecin ne comprend pas vraiment la situation, Hubert se retourne à nouveau vers moi et me dit: « Ce n’est pas grave, on aura quand même essayé ! ».

Sous les ordres du médecin, les deux infirmiers prennent Hubert à chaque bras pour l’emmener dans son dortoir. En sortant, Hubert me sourit à nouveau et je l’entends encore me crier « Ce n’est pas grave Sébastien, on aura essayé ! On se reverra mon p’tit gars, on se reverra à un prochain RDV Ancestral ! ».

La scène avec Hubert s’arrête ici. Le médecin et l’infirmière me raccompagnent en silence, me saluent et me laissent seul devant l’immense porte d’entrée de l’hôpital de Maréville. En attendant mon retour, je m’assoie au pied d'un arbre. Cette nouvelle expérience m’a totalement épuisé. J’ai été pendant un instant en face de la dure réalité de mon histoire familiale, sans filtre. Le RDV Ancestral crée des ponts et ouvre des chemins entre les générations. Il nous faut accepter le bon comme le moins bon. Hubert savait qui j’étais et connaissait vraisemblablement les circonstances de ma visite. Finalement, je me demande s’il est aussi fou que cela…

L'entrée de l'asile de Maréville (Source : Delcampe.net)


Sources et documents :

(1) Le Docteur Broc sera médecin en chef de la division des hommes de l’Asile de Maréville jusqu’en 1870, date où il sera promu Directeur de l’Asile de Bonneval. Il sera remplacé par le Docteur Bécoulet (Annales médico-psychologiques. Journal de l’aliénation mentale et de la médecine légale des Aliénés, Masson, 1870, Paris).
(2) GARNIER Paul-Emile, 1878. Des idées de grandeur dans le délire des persécutions. Paris : V.A. Delahaye.

Autres sources utilisées pour ce RDV Ancestral :

  • Arch. Dept. de la Moselle : Registre matricule de la population de l'Hospice St-Nicolas de Metz pour l'année 1869 (AD57 - 1HD/F29/35)
  • Arch. Dept. de la Moselle : Ensemble des actes d'état-civil relatifs à la famille de Hubert WALENTIN.
  • Arch. Dept. de Meurthe-et-Moselle : Registre matricule des hommes aliénés à Maréville. Dossier de Jean-Jacques-Hubert VALENTIN (AD54 - 1855W493)

mardi 26 décembre 2017

Un bonheur généalogique mêlé de tristesse : quand la folie resurgit du passé

Pour terminer l’année, Sophie Boudarel de la Gazette des Ancêtres nous propose deux Généathèmes : un sur l’entraide, un autre sur notre bonheur généalogique de cette année 2017. Je vais faire une pierre deux coups car mon bonheur généalogique de cette année a été permis grâce au service d’entraide du Cercle Généalogique de la Meurthe-et-Moselle. Voici comment j'ai pu en savoir plus que la folie d'un de mes ancêtres...

Où et quand est décédé Jean-Jacques Hubert WALENTIN ? 


Jean-Jacques Hubert WALENTIN (appelé Hubert) est né en 1820. Il est mon Sosa 120. Malgré mes recherches, je n’arrivais pas à retrouver son lieu et sa date de décès. Aucune trace dans les tables décennales des communes alentours, ni même dans les tables des successions et absences… Même les bases de données sur internet ne m’apprenaient rien… jusqu’au jour où Filae a indexé les registres d’Etat civil des archives mises en ligne…

Contre toute attente, je découvris qu’Hubert était décédé dans le département de la Meurthe et Moselle, dans la commune de Laxou. Très rapidement, je retrouve son acte de décès où il est dit pensionnaire de l’asile de Maréville. Comment… un fou dans ma famille ? Il me fallait en savoir plus sur cette histoire…

Heureusement qu’il y a l’entraide !


Je pris contact avec le service d’entraide du Cercle généalogique de la Meurthe-et-Moselle pour leur demander si les Archives Départementales 54 possédaient des archives de l’établissement de Maréville. Leur réponse fut positive et ils se proposèrent de faire les recherches pour moi… et fort heureusement. En effet, ces archives sont situées dans une annexe des AD54 et il faut une semaine de délai entre la commande et la communication en salle de lecture. En sachant qu’il fallait rechercher l’acte de décès de l’établissement, la liste des entrées et sorties, puis rechercher son dossier, avec à chaque fois une semaine d’intervalle… Autant dire que la tâche était impossible pour un chercheur éloigné comme moi.

Après plusieurs semaines et plusieurs passages en salle de lecture, ils m’envoyèrent le dossier d’Hubert, de son entrée en novembre 1869 à son décès en mars 1873. Un grand merci à eux en tout cas, car ils ont été d’une gentillesse et d’une patience remarquable !

Du bonheur et un peu de tristesse… 


Étrange sentiment que celui du généalogiste qui prend connaissance du document tant convoité, mais dont les propos relatent les problèmes de son aïeul. Un sentiment de bonheur pour ma part mêlé à de la tristesse et de l’étonnement. J’étais heureux d’en savoir plus sur mon AAAAGP, mais peiné de lire qu’il était effectivement considéré comme aliéné. Il disait en effet avoir marché plusieurs jours avec le Christ. Je ne connais pas l’origine de cette « folie », ni même de quand elle date. A moi maintenant de continuer les recherches, en espérant en savoir encore un peu plus sur lui.

Extrait du dossier de Jean Jacques Hubert VALENTIN (AD54 - 1855W493)