***
L’article de ce jour est dédié à tous les services d’archives ainsi qu’aux archivistes qui œuvrent chaque jour pour la conservation de notre mémoire.
En 2019, la généalogie est plus que jamais numérique. Avec la mise en ligne des documents d'archives, il est désormais possible de réaliser son arbre généalogique devant son écran d’ordinateur, que l’on soit en Bretagne ou en Moselle, en France ou au Japon.
Désormais, avec le développement de l’indexation, remonter les générations devient un jeu d’enfant et il est possible de retracer l’ascendance d’une famille de plusieurs siècles en quelques heures. Les arbres en ligne facilitent également la tâche et il est bon de pouvoir s’inspirer du travail réalisé par d’autres.
Mesdames et messieurs, place aujourd’hui à la généalogie instantanée !
Même si ces avancées ont du bon, voire du très bon, je trouve pourtant que cela enlève un peu de charme à la généalogie.
Alors, serait-il de bon ton de revenir en arrière ?
Loin de moi cette idée. Plutôt que de remettre en question ces pratiques actuelles, j’y vois un intérêt, et non des moindres : pouvoir passer plus de temps pour approfondir la vie de nos ancêtres.
Dans cette dimension, les salles d’archives et bibliothèques reprennent leurs lettres de noblesse. Exit Wikipédia et Google, place aux archives notariales, à l’état-civil, aux lettres patentes, aux archives judiciaires, aux rôles de taille et de capitation, et j’en passe et des meilleurs.
Que j’aime passer le seuil de la porte des salles de LECTURE, et en particulier, pour ma part, celle des Archives Départementales de la Moselle. La Moselle justement, si souvent critiquée pour la mise en ligne tardive des registres paroissiaux, puis maintenant de l’état civil... Le département a ses raisons, et je ne veux pas ici entrer dans un quelconque débat qui s’avérerait stérile. Arrêtons de râler et soyons reconnaissants pour la multitude des documents déjà en ligne. Songez qu’il n’y avait aucun acte ou registre numérisé en 2010…
En salle de LECTURE, le temps semble se figer. Patiemment, je recherche les cotes des documents à commander et le président de salle est toujours là pour aiguiller le chercheur perdu. Une fois la commande passée, il faut attendre. Je feuillette quelques ouvrages ou revues à disposition, je peaufine mes notes. Et quand soudain, le bruit du chariot se fait entendre, je sais que ma LIVRAISON tant attendue arrive.
D’un pas sûr, j’avance pour récupérer un des documents apportés par l’archiviste.
L’heure du dépouillement est arrivée. J’ouvre avec précaution le carton, je sors la liasse d’actes entassés et je me pose. Un à un, je parcours chaque feuillet, à la recherche d’un nom ou d’un lieu qui pourrait se rapprocher de mes recherches... Alors oui, la généalogie a aussi besoin de LENTEUR. Prendre le temps de lire, ne pas passer à côté d’un acte ou d’un document qui pourrait être des plus utiles.
Il est vrai qu'à mes débuts, je cherchais à remonter le plus vite possible les générations. Désormais, je suis attaché à prendre le temps de chercher toutes les informations qui pourraient m’aider à mieux comprendre la vie de mes ancêtres. Cette véritable plongée dans l’histoire et dans l’intimité de la vie de mes aïeux demande à s’attarder sur des sources des plus variées.
Dans cette société du toujours plus vite, la généalogie offre pour moi des moments de respirations salutaires qui me permettent de me poser sur mes propres racines.