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mercredi 13 novembre 2019

#ChallengeAZ 2019 - Kaiser, Kommandantur, Kleptomane

Me voici aujourd'hui avec les mots Kaiser, Kommandantur et Kleptomane pour ce 11ème jour du #ChallengeAZ. Initié par Sophie Boudarel de la Gazette des Ancêtres, ce challenge est devenu un rendez-vous annuel incontournable. Il propose aux généablogueurs de rédiger, chaque jour de novembre (sauf le dimanche), un article en suivant les lettres de l'alphabet. Pour ma quatrième participation, j'ai choisi de solliciter mes abonnés Twitter dans le cadre d'un défi estival devenu rapidement un concours de mots suivi par une cinquantaine de personnes. Merci à eux ! Au final, j'ai choisi pour chaque lettre trois mots qui devront me servir pour la rédaction des mes articles...


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Voici une lettre pour laquelle les mots choisis m’ont tout de suite inspiré.

Mon article se situe à l’époque de l'annexion de la Moselle et de l'Alsace entre 1871 et 1919. En effet, depuis 1871, ces territoires faisaient partie intégrante de l'Empire allemand et devinrent terre d'Empire (Reichsland Elsaß-Lothringen). Peu à peu, l'administration et la vie de la population se germanisa.

La ville de Thionville ne dérogea pas à ces changements. Ainsi, lors de l’annexion en 1871, Thionville pris le nom allemand de Diedenhofen et l’occupant tenta de germaniser ce territoire conquis. Les rues ainsi que les inscriptions sur les bâtiments publics devinrent bilingues. A terme, seule une inscription en allemand sera autorisée. 

Avec l’annexion, le visage de Thionville se transforma peu à peu. Sur le plan démographique, on estime que près de 3000 habitants sur les 7000 quittèrent la ville (essentiellement les élites et la jeunesse). Cette population a ensuite été remplacée par des allemands. 

A partir du début du 20e siècle, les remparts furent démolis. Une nouvelle ville, typiquement allemande, vit alors le jour, composée de nouveaux bâtiments publics et d'immeubles privés dotés de tous les équipements modernes : gaz, électricité, eau courante…

Soucieux d'assurer l'intégration dans l'Empire, le KAISER Guillaume II fit de nombreuses visites officielles en Moselle et vint à Diedenhofen à de multiples reprises comme en 1906  (source : @ThionvilleEnPhoto). 

La visite de l'Empereur allemand, Guillaume II, en 1906 à Thionville (Source : @ThionvilleEnPhoto)

Le Messin du 16/04/1898
Mon arrière-grand-oncle vivait à Diedenhofen à cette époque. Il s'agit de Jean HOURTE, banquier, dont j’ai déjà parlé dans ce #ChallengeAZ (voir lettre B). 

D'abord employé de banque, il s’associa le 12 avril 1898 avec François HOSY, banquier à Basse-Ham pour créer l’établissement bancaire HOURTE & HOSY qui sera installé rue du Four Banal. Leur collaboration dura jusqu'en 1922 et il semble que leur séparation fut assez houleuse. Toutes ces informations, j'ai pu les retrouver grâce à la mise en ligne de la presse régionale sur Limédia Kiosque. J’ai pu ainsi retrouver de nombreux avis et annonces concernant l'établissement de mon collatéral.

A ce propos, et avec quelques recherches supplémentaires à effectuer aux archives départementales, je vais sans doute avoir matière pour écrire un article de fond dans les prochains mois. 


Bon, revenons à notre histoire. Outre les avis et annonces légales, la famille HOURTE se trouva, bien malgré elle, dans la rubrique « Faits Divers ». 

La Kommandantur de Thionville (AD 57-8FI672/121)
La scène se passe le jeudi 19 décembre de l'année 1912. Il est 19h00. La nuit est tombée depuis quelques heures et le temps est frais et humide.

Bien emmitouflée, Elisabeth PALS, la femme de Jean HOURTE, marchait sur le trottoir vis-à-vis de la KOMMANDANTUR, sans doute pour rentrer chez elle. Soudain, un individu s’approcha d’elle et lui arracha sa sacoche qu'elle tenait dans ses mains.

Surprise, elle cria pour demander de l'aide : "Hilfe, ein Dieb! haltet ihn!" (A l'aide, un voleur, attrapez-le). Deux témoins de la scène, un passant et un brosseur d’un officier se mirent alors à la poursuite du voleur, sans toutefois l’atteindre. Celui-ci réussit malheureusement à s’échapper par le chemin de halage.
Articles parus dans Le Courrier de Metz et le Messin des 21 et 23 décembre 1912 (Source : Limédia Kiosque)

Différents articles relatent des faits similaires dans la ville de Thionville et aux alentours en décembre 1912 et janvier 1913. Pour autant, je ne sais pas si le voleur a été identifié et si le sac de l’épouse de Jean HOURTE a été retrouvé…

Est-ce l’œuvre d’une bande organisée ou bien d’un KLEPTOMANE ? Pour l'instant, je n'ai pas de réponse, à moins que je ne retrouve d'autres articles sur Limédia Kiosque !

lundi 12 novembre 2018

#ChallengeAZ 2018 - Lettre J écrite à Jean HOURTE, banquier

Pour débuter cette nouvelle semaine du #ChallengeAZ 2018, je continue de vous livrer la collection de lettres qui j'ai souhaité écrire à mes aïeux ou collatéraux. Aujourd'hui, je vous propose une missive écrite à grand-oncle de mon grand-père. Il s'appelait Jean HOURTE et a été banquier à Thionville au début du siècle.

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Lundi 12 novembre 2018,


Monsieur HOURTE,
Ma lettre va sans doute vous sembler surprenante. Je m'appelle Sébastien et je suis l'arrière-petit-fils de votre neveu, Pierre HOURTE, qui a habité à Vinsberg puis à Marange.

Vous êtes sans nul doute un de mes proches parents qui a plutôt bien réussi. Issu d'une famille de laboureurs, vous avez souhaité sortir de ce cadre pour devenir banquier. J'imagine les années d'études qui vous ont permis d'apprendre ce métier, sans relâche... Et à force de travail, vous avez réussi.

Lorsque vous devenez banquier, la Moselle était annexée par la Prusse. Malgré tout, vous gardez un lien avec votre ancien pays puisqu'en 1891, vous adhérez au tout jeune Touring-Club de France, une association dont le but est de promouvoir le tourisme et notamment le cyclotourisme. Et oui, vous n'oubliez pas les moments de détente et de loisirs !

Quelques années plus tard, vous épousez Elise PALS. Votre carrière s'accélère et vous vous associez avec François HOSY pour créer, à Diedenhofen (Thionville), la banque HOURTE & HOSY. Vous habitez alors à la Sankt Petersstraße (qui deviendra rue Castelnau en 1918).


Avenue Castelnau à Thionville (Source : Généanet  - fanfan1)


La guerre n'aura que peu d'impacts sur votre carrière. Au retour de la Moselle à la France, votre établissement change de raison sociale. Vous déposerez un dossier de dommages de guerre pour un immeuble dont vous vous êtes portez acquéreur dans les années 1910, et qui a subi des dégâts lors des combats.

Dans les années 1920, vous vous séparez de votre associé. Je ne sais pour quelle raison, mais il semble que ce fut difficile. Vous publiez d'ailleurs dans les journaux de la région une annonce pour bien informer votre clientèle de l'époque qu'il n'y a aucun lien entre votre établissement nouvelle banque "Jean HOURTE" et l'ancienne banque HOURTE & HOSY.

Dans les années trente, vous avez soixante-dix ans, et la retraite ne signifie rien pour vous. Monsieur HOURTE, votre professionnalisme était exemplaire... Pourtant, ne pouviez-vous pas faire un petit effort pour les membres de votre famille ?

Votre neveu, qui est également mon arrière-grand-père, vous a demandé dans les années 30 un crédit afin d'aménager l'étage de la maison de Vinsberg, devenue trop petite et sans doute trop peu fonctionnelle.

En (bon) banquier, vous ne laissez rien passer, et surtout pas les traites de remboursement de vos créditeurs, quand bien même il s'agit de votre famille ! Mon arrière-grand-père et son épouse ne peuvent cependant pas vous rembourser en argent les sommes qu'ils vous doivent. Il s'en suit alors une situation que l'on trouverait cocasse aujourd'hui. En lieu et place de l'argent, vous vous faites rembourser par des poules, œufs et autres produits de la ferme que vous récupérez dans votre établissement à Thionville... Cette scène me fait sourire.

Monsieur HOURTE, une vie a un début et malheureusement une fin. La vôtre s'est arrêtée dans un hôpital de Toul, après un accident de voiture, en décembre 1939. C'était le début de la guerre.

Monsieur, j'ai tant de choses encore à vous raconter (et à vous demander). Ce sera sans doute dans une autre lettre.

En attendant, je vous prie de recevoir, monsieur HOURTE, mes plus sincères salutations.



Sébastien