Avant-dernier jour du #ChallengeAZ et dernier vrai article avant la lettre Z de demain pour laquelle je prépare une contribution un peu particulière. Je vous propose aujourd'hui une histoire familiale que m'ont inspiré les termes Y'a d'la joie, Youpi et Yeux.
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Y'A D'LA JOIE... cela me fait penser bien évidemment à la chanson de Charles Trenet écrite en 1936, dont je vous propose l'écoute, si vous le souhaitez. :)
Écoutez bien les paroles du début :
Y'a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles
Y'a d'la joie dans le ciel par-dessus le toit...
Y'A D'LA JOIE, bonjour bonjour les hirondelles... voilà une phrase que mon arrière-grand-père, sa femme et ma grand-tante auraient pu chanter un beau jour de mai 1945... le 24 mai précisément.
En ce matin de printemps, le soleil est radieux à Marange-Silvange. Le village est libéré depuis plusieurs mois et la guerre est terminée. Pourtant, à la maison de mon arrière-grand-père, on est toujours sans nouvelle de Pierrot, mon papi, qui est parti depuis plus de deux ans sur le front de l'Est, enrôlé de force et soldat Malgré-Nous. Voilà près d'un an que la famille attend...
Ce matin là, ma grande-tante, alors âgée de 15 ans, a ouvert sa fenêtre en grand pour aérer sa chambre et le lit. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'une hirondelle entre dans la pièce en tournant autour d'elle. "Papa ! Papa ! Il y a une hirondelle dans ma chambre ! " crie-t-elle.
Mon arrière-grand-père vient alors la voir et lui dit que c'est là à un bon présage car l'hirondelle est souvent annonciatrice d'une bonne nouvelle.
Une bonne nouvelle. Bien évidemment, la famille en attend une...
Et voilà, que dans la journée, une voisine vient courir vers la maison en criant: "Madame Hourte ! Madame Hourte ! Vl'à votre grand qui revient ! Venez vite !".
La voilà la bonne nouvelle ! Pierrot remonte la rue, habillé de vêtements civils et considérablement amaigri... Malgré tout, il est vivant.
Sans doute ma grande-tante aurait pu crier un grand « YOUPI » au retour de son frère, mais je crois plutôt que ce sont des larmes qui ont coulé dans ses YEUX ce jour là…
Alors, en souvenir de ce jour mémorable, je me permets de chanter encore une fois ces quelques strophes :
Y'A D'LA JOIE bonjour bonjour les hirondellesY'A D'LA JOIE dans le ciel par-dessus le toitY'A D'LA JOIE et du soleil dans les ruellesY'A D'LA JOIE partout Y'A D'LA JOIE
Y'a de la joie c'est presque la fin du Challenge AZ mais il faut aussi des yeux pour la pleurer.
RépondreSupprimerOui c'est vrai ! Un beau Challenge, qui en attend d'autres ;)
SupprimerBonne idée de parler des Malgrés-nous dans ce Challenge. Ça me fait penser à une tante dont la famille avait caché un alsacien enrôlé de force et qui avait réussi à s'échapper du régiment. Il avait marché beaucoup avant de s'arrêter dans un petit bourg de l'Anjou, tout près de la Loire. Plus tard, ma tante qui avait perdu son mari mort d'épuisement en Pologne en 1940 et sa fille sont allées pendant plusieurs années rendre visite à lui et sa famille alsacienne.
RépondreSupprimerMerci pour le commentaire :)
SupprimerC'est une belle histoire que celle de cet Alsacien. Beaucoup d'alsaciens-mosellans ont d'ailleurs été envoyés sur le front de l'est pour éviter justement qu'ils ne s'échappent et aillent se réfugier en France "intérieure"
Un billet qui met de bonne humeur !
RépondreSupprimerMerci Christelle !
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